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Information dentaire

L'Information Dentaire n°25 - 21 juin 2023

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Edito

Pas d’implanto sans paro ! Tel était le thème du dernier congrès de la SFPIO à La Grande Motte. Alors que cet énoncé nous parait une évidence, en pratique, il en est tout autrement. Il n’est pas rare de voir des patients chez qui des implants ont été posés sans qu’un détartrage préalable ait été effectué. On pourrait même aller plus loin et oser affirmer : pas de bonne...

Pas d’implanto sans paro !

Tel était le thème du dernier congrès de la SFPIO à La Grande Motte. Alors que cet énoncé nous parait une évidence, en pratique, il en est tout autrement. Il n’est pas rare de voir des patients chez qui des implants ont été posés sans qu’un détartrage préalable ait été effectué. On pourrait même aller plus loin et oser affirmer : pas de bonne dentisterie sans paro. En effet, tous les soins que nous réalisons devraient être pratiqués sur un parodonte sain. Mais comment être sûr qu’il l’est vraiment et le restera ? Même lors de régénérations osseuses pré-implantaires, il est nécessaire que les dents adjacentes soient dépourvues de tout dépôt bactérien.

La première chose à faire est de « traquer » la poche et le moindre signe inflammatoire par un dépistage systématique chez les nouveaux patients et également les anciens. Mais encore faut-il avoir une sonde parodontale sur chaque plateau d’examen ! Reconnaissons aussi que la maladie parodontale n’est pas simple à faire comprendre au patient. Cette compréhension est pourtant indispensable si l’on veut le motiver et l’inclure dans la phase d’éducation thérapeutique. Nous avons tendance à croire que nous communiquons bien et que nos explications sont claires puisque nous, nous maîtrisons les connaissances sur la pathologie. Or ce n’est pas toujours le cas. Donc pour être certain que le patient a compris son rôle d’acteur principal dans la réussite du traitement, il nous appartient de nous adapter à chaque type d’interlocuteur et de choisir les mots qui feront mouche. Il est souvent nécessaire de demander de reformuler notre discours. Nos assistantes ont d’ailleurs un rôle non négligeable à jouer, les patients n’osant pas toujours nous demander de répéter nos explications.

Lorsque cette santé parodontale sera obtenue et stabilisée, les plans de traitements restaurateurs, prothétiques et/ou implantaires pourront être réalisés. Mais là encore un suivi parodontal doit être instauré pour s’assurer d’un résultat pérenne. On sait qu’un mauvais contrôle de plaque peut faire virer à la catastrophe nos plus beaux travaux. Les péri-implantites nous guettent et seront sans pitié à la moindre négligence alors que la réussite de leur traitement n’est jamais certaine. Lors du suivi, l’écoute du patient à chacun des rendez-vous de contrôle prend toute son importance pour nous aider à « traquer » cette fois le problème de santé général rencontré qui pourra influencer l’évolution de la santé parodontale. Et puis les patients vieillissent aussi et certaines prothèses sont difficiles à entretenir correctement ; apprendre aux aidants comment faire nous incombe.

Et finalement, plutôt que de s’embêter avec des restaurations complexes dont l’entretien nécessite une grande dextérité de la part des patients, ne serait-il pas mieux de faire de la parodontologie préventive pour dépister le plus précocement possible et conserver les dents de manière à ce qu’il n’y ait plus que de la paro sans implanto ?

Michèle Reners, Rédactrice en chef

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Michèle Reners

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Pas d’implanto sans paro !

Tel était le thème du dernier congrès de la SFPIO à La Grande Motte. Alors que cet énoncé nous parait une évidence, en pratique, il en est tout autrement. Il n’est pas rare de voir des patients chez qui des implants ont été posés sans qu’un détartrage préalable ait été effectué. On pourrait même aller plus loin et oser affirmer : pas de bonne dentisterie sans paro. En effet, tous les soins que nous réalisons devraient être pratiqués sur un parodonte sain. Mais comment être sûr qu’il l’est vraiment et le restera ? Même lors de régénérations osseuses pré-implantaires, il est nécessaire que les dents adjacentes soient dépourvues de tout dépôt bactérien.

La première chose à faire est de « traquer » la poche et le moindre signe inflammatoire par un dépistage systématique chez les nouveaux patients et également les anciens. Mais encore faut-il avoir une sonde parodontale sur chaque plateau d’examen ! Reconnaissons aussi que la maladie parodontale n’est pas simple à faire comprendre au patient. Cette compréhension est pourtant indispensable si l’on veut le motiver et l’inclure dans la phase d’éducation thérapeutique. Nous avons tendance à croire que nous communiquons bien et que nos explications sont claires puisque nous, nous maîtrisons les connaissances sur la pathologie. Or ce n’est pas toujours le cas. Donc pour être certain que le patient a compris son rôle d’acteur principal dans la réussite du traitement, il nous appartient de nous adapter à chaque type d’interlocuteur et de choisir les mots qui feront mouche. Il est souvent nécessaire de demander de reformuler notre discours. Nos assistantes ont d’ailleurs un rôle non négligeable à jouer, les patients n’osant pas toujours nous demander de répéter nos explications.

Lorsque cette santé parodontale sera obtenue et stabilisée, les plans de traitements restaurateurs, prothétiques et/ou implantaires pourront être réalisés. Mais là encore un suivi parodontal doit être instauré pour s’assurer d’un résultat pérenne. On sait qu’un mauvais contrôle de plaque peut faire virer à la catastrophe nos plus beaux travaux. Les péri-implantites nous guettent et seront sans pitié à la moindre négligence alors que la réussite de leur traitement n’est jamais certaine. Lors du suivi, l’écoute du patient à chacun des rendez-vous de contrôle prend toute son importance pour nous aider à « traquer » cette fois le problème de santé général rencontré qui pourra influencer l’évolution de la santé parodontale. Et puis les patients vieillissent aussi et certaines prothèses sont difficiles à entretenir correctement ; apprendre aux aidants comment faire nous incombe.

Et finalement, plutôt que de s’embêter avec des restaurations complexes dont l’entretien nécessite une grande dextérité de la part des patients, ne serait-il pas mieux de faire de la parodontologie préventive pour dépister le plus précocement possible et conserver les dents de manière à ce qu’il n’y ait plus que de la paro sans implanto ?

Michèle Reners, Rédactrice en chef