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Information dentaire

L'Orthodontiste n°5 - 15 décembre 2025

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Edito

Nous passons un tiers de notre vie à dormir… …et si ce n’était pas du temps perdu ! Au fil des dernières décennies, notre pratique a considérablement évolué, notamment grâce à la prise en compte des fonctions oro-faciales. Réhabilitées précocement, elles favorisent une croissance harmonieuse, en association avec nos thérapeutiques orthodontiques, sur la base d’un calendrier de prise en charge précis et individualisé, avec pour finalité une normalisation anatomique,...

Nous passons un tiers de notre vie à dormir…
…et si ce n’était pas du temps perdu !

Au fil des dernières décennies, notre pratique a considérablement évolué, notamment grâce à la prise en compte des fonctions oro-faciales. Réhabilitées précocement, elles favorisent une croissance harmonieuse, en association avec nos thérapeutiques orthodontiques, sur la base d’un calendrier de prise en charge précis et individualisé, avec pour finalité une normalisation anatomique, fonctionnelle et esthétique. Autrefois, ne sachant faire autrement, l’approche consistait à se concentrer uniquement sur les dents, en adaptant le volume dentaire au volume osseux disponible. Désormais, lorsque cela est possible, l’orthopédie dento-faciale, parfois assistée par chirurgie, permet l’inverse : adapter le volume osseux au volume dentaire. Le paradigme a changé. Nos actions dans les trois dimensions de l’espace – transversale, antéro-postérieure et verticale – ont des répercussions positives… y compris de façon significative sur les voies aériennes supérieures. Mais alors, pourquoi s’y intéresser plus que jamais ?

Les voies aériennes supérieures sont au carrefour de nombreuses spécialités de la sphère oro-faciale. Elles constituent à la fois un territoire anatomique commun et un champ thérapeutique partagé entre orthodontistes, ORL, kinésithérapeutes, médecins du sommeil, psychiatres, pneumologues, etc. Et il est aujourd’hui clairement établi qu’il existe un lien étroit entre l’architecture cranio-faciale et la qualité du sommeil, forme la plus aboutie du repos.

Or, nous passons un tiers de notre vie dormir. À 80 ans, un être humain aura passé près de 27 ans à dormir. Mais pourquoi ? Pour récupérer, certes, mais pas uniquement physiquement. Le sommeil, en particulier chez les enfants en pleine croissance, est essentiel à la maturation cérébrale, au développement et au maintien des capacités cognitives, entre autres. Il est aujourd’hui admis que le manque de sommeil peut être responsable de troubles de l’humeur et de l’attention. S’il perdure, cette carence peut engendrer avec le temps une prise de poids, des troubles cardiovasculaires, voire une déficience immunitaire. Lorsque l’on dort bien, les capacités intellectuelles, comme la mémoire ou l’apprentissage, mais aussi l’humeur et la vigilance sont préservées. Dormir est vital au même titre que s’alimenter ou respirer. Un sommeil de qualité est donc une condition indispensable à l’équilibre de l’individu.

Pourtant, selon le Baromètre de Santé Publique France (pose d’un module sommeil chez 12 637 sujets âgés de 18-75 ans, représentatifs de la population française en 2017), la durée totale de sommeil sur 24 h n’est que de 6 h 42 en semaine et de 7 h 26 le week-end, avec 27,7 % des participants en dette de sommeil – c’est-à-dire dormant une heure de moins que leur besoin physiologique. « Cette étude confirme de manière pleine et entière la haute prévalence de l’insuffisance de sommeil dans la population générale française », comme écrit dans l’article.

Nous vous proposons donc d’éclairer ce sujet à travers différents articles, dans une approche résolument pluridisciplinaire faisant intervenir neurologues, psychiatres, kinésithérapeutes, orthodontistes et ORL.

La langue française regorge d’expressions en rapport avec le sommeil. Nous souhaitons que ce numéro consacré à ses troubles vous porte conseil… sans pour autant vous plonger dans les bras de Morphée.

Bonne lecture !

Bruno Grollemund, SQODF, PHD, Praticien Attaché, CHU Strasbourg

Carole Charavet, SQODF, PHD, SQODF, PU-PH, Responsable Unité et Département d’ODF, Université Côte d’Azur et CHU de Nice, Rédactrice en Chef de la revue L’Orthodontiste

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Éditorial

Nous passons un tiers de notre vie à dormir… …et si ce n’était pas du temps perdu !
Carole Charavet, Bruno Grollemund

Actualités

Nicolas Fontenelle

Revue de presse scientifique

Philippe Amat

Aperçu

Le fluor en questions
Jean-Louis Sixou, Estelle Jouault, Tiphaine Davit-Béal

Dossier SAHOS : comprendre, traiter, accompagner

Cas clinique

Des années de symptômes… au diagnostic : un cas révélateur de SAHOS chez l’enfant
Bruno Grollemund

Découverte

SAHOS et santé mentale de l’enfant et de l’adolescent
Thomas Zanfonato, Carmen Schröder

Mise au point

Syndrome d’apnées obstructif du sommeil et chirurgie
Boris Pételle, Gonzague Deffrennes

Le point de vue du kinésithérapeute

Rééducation et apnées du sommeil : du dépistage précoce à la personnalisation thérapeutique
Floriane Largeau, Méryl Manoukian

Point sur…

Ronflements pathologiques, apnées et hypopnées obstructives : qu’entend-on par les troubles respiratoires obstructifs du sommeil de l’enfant (TROS) ?
Elisabeth Ruppert, Léopold Muller

Mémoire de D.E.S

Effets thérapeutiques de la chirurgie d’avancement maxillo-mandibulaire avec rotation anti-horaire sur le syndrome D’apnée-hypopnée obstructive du sommeil et les voies aériennes supérieures : étude prospective
Adrien Heriat, Éric Solyom, Michel Le Gall

Rayons X

Ostéosclérose idiopathique
Yves Ponchet, Svyat Strokov, Christine Voha, Carole Charavet

Pré-congrès

Assises Orthodontie & Chirurgie Orthognathique
Carole Charavet, Charles Savoldelli

Agenda