Assistante en parodontologie : un métier très technique

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  • Publié le . Paru dans Profession Assistant(e) Dentaire (page 34-35)
Information dentaire
Passionné(e)s de chirurgie, voilà une spécialité qui devrait vous intéresser.
En effet, le quotidien de l’assistante en paro est en majorité fait de travail à 4 mains en bloc opératoire.
Pour en savoir plus, nous avons rencontré Marlène, qui exerce au cabinet du Dr Corinne Lallam et du Dr Aurore Blanc, à Boulogne-Billancourt.

Ce qui caractérise mon métier c’est le niveau de technicité. Une chirurgie doit être planifiée au millimètre près, et se dérouler selon un protocole rigoureux. Une asepsie infaillible, des instruments scrupuleusement préparés à l’avance, et une connaissance exacte du déroulement de l’opération pour assister le praticien parfaitement. Pas question d’interrompre le soin pour aller chercher un instrument manquant » explique Marlène. « La préparation des plateaux techniques est différente selon chaque traitement : mémoire et concentration sont de mise ! ».

L’aspiration tant salivaire que chirurgicale doit être efficace, ponctuelle et précise, afin que le praticien puisse travailler dans un confort absolu et voir correctement les sites d’intervention. L’écartement des joues afin d’accéder visuellement et physiquement à certains endroits difficiles d’accès doit être adéquat pour le bon déroulement des interventions surtout lors des sutures. Notons aussi que certaines interventions parodontales sont irréalisables sans la collaboration d’une assistance opératoire compte tenu du travail chirurgical. Voilà de quoi se sentir valorisée !

Il y a 15 ans, Marlène a rejoint ce cabinet en tant que secrétaire, pour dépanner. Très motivée par le métier d’assistante qu’elle découvrait au quotidien, elle a décidé de suivre la formation en alternance, et la voilà aujourd’hui comblée. « J’adore dorloter les patients. Avant les soins, qui sont souvent invasifs, ils éprouvent de l’appréhension. Nous, les assistantes, les rassurons en leur expliquant ce qui va se passer. Notre rôle est aussi important en suivi postopératoire. On les prend en charge dès la sortie du bloc, en leur donnant une poche de glace pour atténuer le gonflement de la joue. On leur explique qu’ils peuvent avoir des saignements, on leur précise les analgésiques à prendre en cas de douleur. Le lendemain, on les appelle pour prendre de leurs nouvelles. »
« Et quand ils reviennent avec le sourire six mois plus tard, quel plaisir ! » raconte Marlène. Cet aspect très médicalisé est gratifiant pour l’assistante, qui met chaque jour à profit ses connaissances en la matière. Des connaissances qui entrent en jeu dès la première visite du patient. Le questionnaire médical qu’il remplit est bien sûr très précis. L’assistante doit savoir qu’en cas de maladie grave, comme le diabète ou les problèmes cardiaques, le traitement et le suivi postopératoire seront plus délicats. S’assurer, lorsqu’elle remet ce questionnaire au praticien, de souligner ces particularités. Une vigilance de chaque instant, en somme.

Tout ça, c’est sans compter l’autre volet fondamental du métier d’assistante en paro : la prophylaxie. Très importante en omnipratique, elle devient ici cruciale, pour éviter l’aggravation ou le retour des inflammations. Certes, c’est le praticien qui explique à son patient comment effectuer un brossage optimal, mais l’assistante doit avoir le même niveau de connaissance, pour être capable de répondre aux questions. Car bien souvent, le patient redemande des explications après la séance, ou par téléphone. Une tâche qui peut sembler facile, mais qui exige en fait beaucoup de tact. « Pas toujours aisé de signifier à un patient que sa bouche n’est pas suffisamment bien entretenue, sourit Marlène. On aborde le problème de la propreté, de la mauvaise haleine : des sujets délicats. Il faut encourager le patient, ne pas le critiquer ». Marlène explique ainsi que le brossage est adéquat, mais peut être perfectionné sur certaines zones. En passant une brossette qui récolte de la plaque, on démontre que certains endroits sont inflammatoires, donc mal entretenus. Maintenir la motivation du patient est primordial : après un soin, sa bouche est très propre, on insiste sur le fait qu’il va avoir envie de la conserver dans cet état.

« Ce travail de prophylaxie est un point positif pour l’évolution de notre profession », indique Marlène. Elle suit de près les nouvelles dispositions, dont celle qui annonce le rattachement de la profession d’assistante dentaire au Ministère de la Santé, ce printemps. « Devenir hygiéniste est mon rêve » Le gouvernement aurait-il fait un pas vers sa réalisation ?

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