« Jusque-là, tout va bien. » Difficile aujourd’hui de prononcer cette phrase sans arrière-pensée. L’épidémie de Covid-19 a révélé l’ampleur de la crise environnementale et la vulnérabilité de notre modèle sociétal. La crise écologique et sanitaire sans précédent nous rappelle les limites de notre système actuel. Les modes d’exploitation, de production et de consommation développés depuis le début de l’ère industrielle se heurtent à présent au fait évident qu’un développement infini mené sans vision à long terme ne peut avoir lieu sur une planète aux ressources finies et fragiles.
Les activités humaines altèrent la capacité des écosystèmes à maintenir la qualité et la quantité des ressources indispensables à la promotion de la santé de chacun. Le changement climatique, l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables ou sensibles à l’échelle de l’être humain (combustibles fossiles, terres rares, eau douce), la chute de la biodiversité, le changement de l’utilisation des sols ou encore la pollution chimique et l’introduction de nouvelles entités dans l’environnement (métaux lourds, nanoparticules, plastiques ou autres polluants chimiques perturbateurs endocriniens persistants ou non) sont autant de facteurs qui menacent le bien-être des générations actuelles et futures [1].
Les professionnels de santé engagés
Le rôle que les professionnels de santé peuvent jouer dans le déploiement des leviers et solutions susceptibles de favoriser le changement des comportements adéquat et à la mesure des défis actuels est primordial à plus d’un titre.
Tout d’abord, les systèmes de santé par eux-mêmes représentent un impact environnemental non négligeable. L’émission des gaz à effet de serre (GES) responsables du dérèglement climatique, la consommation des ressources ou encore la pollution chimique et physique qu’ils engendrent de par leur activité participent à l’atteinte…