Neuf ans après la liquidation des centres Dentexia, le scandale dentaire revient sur le devant de la scène judiciaire.
Après que les juges d’instruction ont annoncé la clôture de l’information judiciaire fin août, seulement 45 dossiers « seraient éventuellement retenus pour des atteintes corporelles, malgré les souffrances physiques et biopsychosociales largement documentées », alors qu’au départ « il y avait 1 600 plaintes avec constitution de partie civile », s’étonne « La Dent Bleue », une association qui défend « les droits des usagers du dentaire » et regroupe une bonne partie des victimes des centres Dentexia.
Une décision qui provoque « une onde de choc parmi les plaignants ». « Pourquoi 45 dossiers ? Ce choix, ni expliqué ni justifié, est incompréhensible », dénonce l’association.
Pour rappel, Dentexia proposait des soins dentaires à bas coût, financés par des paiements anticipés. Derrière la promesse, des pratiques contestées : extractions immédiates et multiples, implants non finalisés, patients laissés sans solution.
En 2017, le ministère de la Santé avait débloqué deux millions d’euros pour aider environ 500 ex-patients à reprendre leurs soins. Mais beaucoup attendent encore de pouvoir se faire soigner, selon l’association.
Celle-ci redoute désormais que le procès se limite à des malversations financières, sans reconnaissance des préjudices physiques et psychologiques. « La justice ferme les yeux sur l’essentiel. Ce n’est pas qu’un montage financier, c’est un drame humain », insiste le collectif.
Les anciens dirigeants de Dentexia, mis en examen pour escroquerie et fraude, pourraient échapper à des poursuites pour violences volontaires. Les victimes s’enlisent « dans des procédures interminables », tandis que certains acteurs du scandale « poursuivraient leurs activités sous d’autres identités », selon La Dent Bleue, qui appelle les magistrats à reconsidérer les critères de sélection des dossiers.
Commentaires