Diplômés à l’étranger, féminisation, retraite… les faits saillants au 1er janvier 2016

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire
Deux études de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de la statistique (Drees) publiées fin septembre font le point sur la démographie de la profession. Voici ce qu’il faut retenir.

• Plus nombreux. Les chirurgiens-dentistes étaient 41 200 en France métropolitaine. « Les effectifs sont restés stables ces quinze dernières années », souligne la Drees, contrairement aux autres professions de santé. Ils ont augmenté de 1 % entre 2000 et 2016 alors que, dans le même temps, les effectifs de médecins progressaient de 13 %, ceux des sages-femmes de 50 % et ceux des infirmier(e)s de 70 %. La population ayant augmenté plus rapidement, la densité des praticiens a diminué, passant de 67 pour 100 000 habitants en 2000 à 62 en 2016.



 
• Plus jeunes. Le relèvement du numerus clausus en 2004 (1 200 places au lieu de 800) commence à produire ses effets : il y a un rajeunissement des effectifs. La moyenne d’âge est passée de 48,2 ans en 2012, pic d’âge le plus élevé jusqu’à présent, à 47,6 ans en 2016. Néanmoins, un tiers des praticiens ont plus de 55 ans et 20 % sont âgés de plus de 60 ans. « De nombreux départs à la retraite, pour l’essentiel masculins, sont donc à prévoir dans les prochaines années, souligne la Drees. Ils s’accompagneront d’une baisse de l’âge moyen des professionnels et d’une hausse de la proportion de femmes ». Le cumul emploi-retraite est encore peu fréquent : 269 chirurgiens-dentistes sont dans ce cas au 1er septembre 2016 contre 18 000 médecins en 2016. L’âge moyen de cessation d’activité est estimé à 64,7 ans. La part de ceux qui prennent leur retraite à 62 ou 63 ans est de 10 %, alors qu’elle est de 26 % à 64 ans ou 65 ans, âges où cette part est maximale. À partir de 71 ans, la quasi-totalité des praticiens a cessé toute activité.


 
• Plus Européens. Le phénomène n’est pas nouveau mais se poursuit : en 2016, 31 % des nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre ont obtenu leur diplôme à l’étranger, contre… 5 % des primo-inscrits de 1999 ! L’Europe est la principale pourvoyeuse de diplômés hors de la France. En 2015, 46 % ont obtenu leur diplôme en Roumanie (11 % seulement sont de nationalité
roumaine), 22 % en Espagne, 17 % au Portugal. À leur arrivée en France, les diplômés à l’étranger sont âgés en moyenne de 32 ans et seulement 67 % débutent en libéral contre 87 % des diplômés en France.
 
• Plus féminisée. La profession reste majoritairement masculine mais continue de se féminiser : les femmes représentent 44 % des effectifs en 2016, contre 32 % en 2000. Elles sont évidemment plus jeunes : 59 % des chirurgiens-dentistes de moins de 30 ans sont des femmes, contre 25 % des praticiens de 60 à 69 ans. La féminisation est beaucoup plus importante chez les salariés (61 %).
 
• Plus urbanisés. En 2016, certains départements comme les Alpes-Maritimes (109 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants) ont une densité supérieure de 50 % à la moyenne. À l’inverse, les départements ultramarins ou de la Normandie ont des densités très faibles, autour de 40 pour 100 000 habitants, par rapport à la moyenne nationale (62 pour 100 000). « Les 10 % de départements les mieux dotés ont une densité 1,9 fois supérieure à celle des 10 % des départements les moins dotés », relèvent les auteurs de l’étude. Les praticiens sont davantage installés dans les grands pôles urbains que dans les communes rurales : 31 % sont établis des unités urbaines de plus de 200 000 habitants (hors agglomération parisienne), contre 6 % dans les communes rurales, alors que ces zones abritent respectivement 24 % et 22 % de la population nationale. Les chirurgiens-dentistes s’établissent fréquemment près de leur lieu de formation : « 38 % des diplômés exercent dans le même département que celui où ils ont obtenu leur diplôme, 28 % dans un département limitrophe. » Enfin, seulement 1,7 % des Français, soit tout de même 1,1 million d’habitants, vivent à plus de quinze minutes d’un cabinet dentaire, « ce qui par convention correspond à une accessibilité nulle », précise la Drees. Les disparités intradépartementales sont parfois importantes : par exemple, dans les Alpes-Maritimes, 2 % des habitants vivent à plus de quinze minutes d’un cabinet dentaire, alors que ce département à l’une des densités les plus fortes.
 
• Plus groupés. Les chirurgiens-dentistes exercent principalement en libéral (90 %). L’exercice en groupe ou en société se développe nettement puisqu’il concerne 55 % d’entre eux en 2016 contre 33 % en 2001. Les plus jeunes (moins de 35 ans) exercent davantage en cabinet de groupe ou en société qu’en cabinet individuel, contrairement aux 55 ans et plus (+ de 50 % en cabinet individuel).

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