Faut-il généraliser le tiers payant ?

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Information dentaire

Dr Hubert Guillemant - Templemars, Nord

Au-delà de la complexité administrative que représente la mise en œuvre d’un tel système, on peut se poser la question de savoir si oui ou non la généralisation du tiers payant est une bonne ou une mauvaise chose pour nos concitoyens et pour la société en général.
Oui, l’argent ne doit pas être un obstacle aux soins et le tiers payant est bénéfique pour les personnes à très faibles revenus ainsi que pour les traitements les plus onéreux. Ce système existe déjà, c’est le système actuel que nous appliquons tous les jours dans nos cabinets.
Mais derrière la notion de généralisation du tiers payant se cache la notion d’effort et d’implication du patient pour sa santé.
Car faire l’avance des frais engagés pour ses soins et faire valoir soi-même ses droits auprès de son organisme payeur est loin d’être le seul effort qu’un citoyen ait à faire pour se maintenir en bonne santé.
Cela va de l’hygiène de vie en général au simple respect des rendez-vous. C’est accepter de consacrer du temps pour des soins parfois pénibles. C’est accepter de pouvoir avoir mal après une intervention, c’est aller chez le pharmacien et suivre la prescription, c’est participer aux mesures de prévention, c’est évidemment suivre les consignes de brossage et d’hygiène quotidiens…
Généraliser le tiers payant, c’est laisser croire à nos concitoyens que le personnel soignant peut se substituer au patient dans la prise en charge de sa maladie.
L’implication du patient pour son traitement est essentielle à sa réussite.
Faire du patient un consommateur passif ne peut que nuire à l’efficacité de son traitement.
Dans la prise en charge de la maladie, soignants et soignés ont chacun leur rôle.
Plutôt que de chercher à accorder de nouvelles facilités sur lesquelles il sera toujours très difficile de revenir dans l’avenir, les pouvoirs publics et le personnel soignant devraient au contraire chercher à renforcer l’implication du malade dans la prise en charge de sa maladie et de ses soins, s’ils ne veulent pas surcharger encore plus notre système de santé.

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