Les « sans dents » donnent de la voix

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

Le 9 mai, les « sans dents », comme se surnomment eux-mêmes les victimes des centres low-cost Dentexia, s’étaient donné rendez-vous à Lyon, Chalon-sur-Saône et Paris pour manifester publiquement leur mécontentement et leur inquiétude. Quelques dizaines à Paris et Chalon, ils étaient près de 200 Place Bellecour à Lyon. Réunis par le « Collectif contre Dentexia » qui agrège désormais 2 200 victimes, ils réclament l’intervention du gouvernement et la mise en place d’un fonds pour indemniser les victimes qui, pour la plupart, ont payé leurs soins d’avance sans les recevoir et voudraient bien les terminer.
Cela fait maintenant deux mois que les centres dentaires Dentexia ont été placés en liquidation judiciaire. Et si les ARS des régions concernées (Auvergne-Rhônes-Alpes, Ile-de-France et Bourgogne-Franche-Comté) ont mis en place des numéros verts pour guider les victimes dans leurs démarches, le ministère de la Santé n’a, lui, pris aucune initiative sur ce dossier, attendant probablement les conclusions (fin juin, en principe) du rapport de la mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) qu’il a saisie le 29 avril (lire ici).

Aucune marche à suivre

Que faire aujourd’hui face à un patient Dentexia qui se présente au cabinet ? Les avis divergent côté syndical. « Les responsables publics nationaux et locaux ne peuvent plus continuer à se renvoyer « des échanges informels » et des projets de rapports alors que l’état de santé des victimes se détériore chaque jour un peu plus », déplore la CNSD qui propose depuis le 9 mai sur son site internet « un canevas pratique et un formulaire adapté pour établir un bilan clinique individuel et un relevé de constatations pour chaque victime qui les consulte ». Le syndicat évalue ce bilan clinique à 75 € hors examens complémentaires et demande aux ARS et à l’Assurance maladie de le prendre en charge. Position diamétralement opposée à la FSDL. « Nous devons mettre les pouvoirs publics en face de leurs responsabilités !
Ce n’est pas aux libéraux de payer l’ardoise d’un scandale que nous dénonçons depuis sept ans », estime le syndicat le 7 mai. Il propose « d’adresser immédiatement les patients qui posent problème (infection, douleur, paresthésie, implants « anormaux ») aux hôpitaux publics en exigeant que l’Hôpital rédige le CMI (Certificat Médical Initial) et assure le suivi des implants ou leur dépose. Inscrire sur le courrier :
« Nous vous laissons réaliser le CMI, et les soins que vous jugerez nécessaires sur les implants… ».
Il serait temps que le ministère de la Santé donne à tous, patients floués comme praticiens, la marche à suivre…

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Vie de la profession

Réseaux de soins : la Cour de cassation confirme les sanctions contre Les CDF

La chambre commerciale de la Cour de cassation a rejeté, le 15 octobre, le pourvoi formé par Les chirurgiens-dentistes de...
Vie de la profession

PLFSS 2026 : franchises, régulation financière, avantage maternité,… les amendements à suivre

Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) sera examiné en Commission des affaires sociales...
Vie de la profession

Études de santé : au revoir PASS et LAS, vers une voie d’accès unique en 2027 ?

Le Sénat a adopté le 20 octobre, en première lecture, une proposition de loi visant à réformer l’accès aux études...
Vie de la profession

« À 6 ans, je vais chez l’orthodontiste » : la FFO mise sur la prévention précoce

La Fédération Française d’Orthodontie (FFO) lance, le 16 octobre, une campagne nationale de prévention intitulée « À 6 ans, je...
Vie de la profession

Après plusieurs années de progression, le nombre de centres de santé dentaires se stabilise

Au 1er janvier 2025, l’Observatoire des centres de santé, piloté par la Fédération nationale des centres de santé (FNCS), dénombrait...
Vie de la profession

Assistant en prophylaxie bucco-dentaire : une nouvelle profession de santé, un rôle autonome dans les actions de prévention

Une proposition de loi « visant à libérer l’accès aux soins dentaires » et instituant la profession, à part entière,...