Une question écrite publiée au Journal officie du 2 décembre attire l’attention du Gouvernement sur les inquiétudes des internes en orthopédie dento-faciale (ODF) face « à des dérives croissantes affectant la qualité et la sécurité des soins orthodontiques ».
Josiane Corneloup, députée (Droite Républicaine) de Saône-et-Loire, relaie leurs alertes et interroge la ministre de la Santé sur les mesures envisagées pour « mettre fin aux pratiques orthodontiques non conformes ».
Les internes dénoncent des traitements initiés sans examen clinique ni radiographies, parfois réalisés sans supervision d’un spécialiste qualifié. Ces méthodes, favorisées par « une pression commerciale toujours plus forte », exposent les patients à des risques graves : déplacements dentaires pathologiques, résorptions radiculaires ou dysfonctions temporo-mandibulaires. Ils pointent également la multiplication de praticiens non titulaires du DES ODF, brouillant « la lisibilité de l’offre de soins ».
Josiane Corneloup souligne que « ces dérives ne sont pas seulement déontologiques : elles entraînent également un surcoût important pour l’assurance maladie ». Elle s’inquiète aussi de l’essor des plateformes commerciales et des dispositifs d’orthodontie à distance, qui « revendiquent des traitements rapides, standardisés ou à distance, en contradiction avec les recommandations scientifiques ».
Les internes formulent plusieurs propositions :
– Clarifier l’usage du titre d’orthodontiste pour éviter les usurpations ;
– Contrôler les pratiques publicitaires et commerciales en orthodontie ;
– Encadrer strictement les dispositifs de télésuivi et d’aligneurs vendus sans examen clinique préalable ;
– Informer les patients sur la qualification réelle des praticiens, en distinguant orthodontistes spécialistes et chirurgiens-dentistes à « pratique exclusive » ;
– Limiter l’essor des formations privées qui entretiennent la confusion.
La députée demande enfin si le Gouvernement prévoit « un plan national de contrôle et de prévention, ainsi qu’une concertation dédiée avec les internes en orthopédie dento-faciale » pour garantir la sécurité et l’éthique des soins.
Cette question reprend les termes d’une alerte publiée par les internes en avril 2025, qui réaffirmaient l’importance d’un cadre réglementaire clair pour protéger les patients et préserver la compétence des praticiens.
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