PLFSS 2022 : la régulation des centres dentaires remise en cause par le Sénat ?

  • Publié le .
Information dentaire

Connaissez-vous les cavaliers législatifs ? Ce sont des amendements déposés sur un texte en cours d’examen dans l’une ou l’autre des deux chambres du Parlement mais sans lien, même lointain, avec le fondement du texte. Problème : définitivement adoptés, ils peuvent être déclarés contraires à la Constitution et censurés par le Conseil constitutionnel si celui-ci est saisit.

Ce serait, selon la sénatrice Corinne Imbert (LR) membre de la Commission des affaires sociales, ce qui pourrait advenir de l’amendement au PLFSS adopté en première lecture à l’Assemblée nationale concernant les centres dentaires.

Cet amendement, devenu l’article 41bis du PLFSS en cours d’examen au Sénat, contraint les centres dentaires à nommer un chirurgien-dentiste responsable « de la qualité et de la sécurité des soins » mais aussi à transmettre à l’ARS « la copie des diplômes et des contrats de travail des chirurgiens-dentistes » qui les soumettra pour avis au conseil départemental de l’Ordre des chirurgiens-dentistes (https://bit.ly/3o5Pdpe).

Corinne Imbert a donc déposé un amendement pour supprimer cet article. « Si la volonté de mieux encadrer l’activité des centres de santé dentaires ou ophtalmologiques est parfaitement louable, assure-t-elle, les dispositions de l’article 41 bis, qui ont trait aux autorisations d’activité de structures de soins et à la sécurité des pratiques professionnelles, sont étrangères au champ des lois de financement de la sécurité sociale. Il est donc proposé de supprimer cet article qui court un risque d’inconstitutionnalité ».

Heureusement, l’autre amendement obligeant les centres dentaires à se conventionner sous peine de se voir imposer les tarifs d’autorité et une amende pouvant aller jusqu’à 150 000 € (devenu l’article 41ter) n’est pas remis en cause. La même sénatrice propose un amendement pour renforcer « la portée réputationnelle des sanctions financières » en mettant en demeure le gestionnaire du centre concerné « de publier les décisions de sanction financière le concernant sur le site Internet du centre de santé en cause, lorsque ce site existe, ainsi que, le cas échéant, sur les plateformes de prise de rendez-vous médicaux ».

Le Sénat examine le texte en séance publique toute la semaine du 8 au 13 novembre pour un vote le 16. A suivre.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Vie de la profession

ADF 2025 : inscriptions ouvertes

Les inscriptions au Congrès 2025 de l’ADF sont ouvertes depuis le 1er juin. Omnipraticien expérimenté, fort de 30 ans de pratique, Charles...
Vie de la profession

Hôpitaux : déficit historique

Le déficit des hôpitaux publics a atteint en 2023 « une proportion encore jamais observée depuis 2005 », s’élevant à 2,4 milliards d’euros,...
Vie de la profession

Études en odontologie : les étudiants s’opposent à un éventuel allongement du cursus à 7 ans

Alors que des discussions seraient en cours pour faire passer la durée des études en odontologie de six à sept...
Vie de la profession

« 100 % santé » : la DGCCRF épingle des pratiques non conformes chez les dentistes, opticiens et audioprothésistes

Une enquête menée par la DGCCRF auprès de plus de 1 300 professionnels – chirurgiens-dentistes, opticiens et audioprothésistes – révèle un...
Vie de la profession

Candidature ouverte pour le prix de thèse ADF/ Denstply-Sirona

Si vous avez soutenu votre thèse d’exercice en 2023 ou 2024 au sein de l’une des facultés d’odontologie françaises, l’ADF...
Vie de la profession

Doniphan Hammer et Julien Laupie reconduits à la tête de l’ADF

Réuni le 4 avril à Paris, le conseil d’administration de l’Association dentaire française (ADF) a renouvelé ses instances statutaires. Julien Laupie (UFSBD)...