Saisie par l’Assurance maladie, la Haute autorité de santé (HAS) se prononce en faveur du remboursement de quatre actes dentaires mini-invasifs pour enrayer l’évolution des caries et préserver les tissus dentaires. Ces actes « permettent de préserver la dent sur le long terme et d’éviter des traitements traumatiques et coûteux », indique-t-elle le 11 décembre.
Trois actes conservateurs sont validés :
– le traitement restaurateur atraumatique, qui consiste à éliminer la carie avec des instruments manuels (non rotatifs) avant d’obturer la cavité avec un matériau adhésif ;
– le scellement thérapeutique, qui stoppe la progression d’une carie débutante par l’application d’un matériau fluide sans retrait préalable ;
– la pulpotomie thérapeutique sur dent permanente mature, « assimilée à une dévitalisation partielle », avec retrait d’une partie de la pulpe et pose d’un biomatériau protecteur et régénérant. « Une alternative moins destructrice que les traitements endodontiques classiques », précise la HAS.
Cette dernière recommande également la prise en charge de la pose d’une coiffe pédodontique préformée sur dent de lait, notamment via la « technique de Hall », qui ne nécessite ni anesthésie locale ni retrait carieux. « Cette approche simple et efficace répond aux besoins des jeunes enfants et des publics vulnérables », ajoute l’Autorité.
Un cinquième acte, l’application de fluorure diamine d’argent (FDA), n’a pas obtenu d’avis favorable. Malgré des données prometteuses pour stopper l’évolution des caries, aucun produit ne dispose actuellement d’une autorisation en France pour cette indication. « L’absence de marquage CE ou d’AMM empêche son remboursement », rappelle la HAS.
L’Autorité détaille dans plusieurs documents les indications, contre-indications, protocoles et modalités de suivi pour chacun de ces actes.
Selon la HAS, ses recommandations s’inscrivent dans une stratégie globale de pertinence des soins : « délivrer le bon soin, au bon patient, au bon moment. (…) La santé bucco-dentaire représente un enjeu de santé publique et un changement, vers une approche davantage préventive que curative, est amorcé », souligne-t-elle.
Par ailleurs, une actualisation des recommandations de santé publique sur la prévention des caries est annoncée pour 2026. Objectifs : identifier les populations prioritaires, déterminer la fréquence optimale des examens bucco-dentaires et évaluer les interventions préventives les plus efficaces selon les groupes ciblés.
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