Le guide de reconstruction au service de la restauration directe

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°4 - 29 janvier 2020

1. Photographie endobuccale de la perte de substancedisto-vestibulaire de la 46.

Information dentaire

Aujourd’hui, face à une perte de substance postérieure importante, l’option thérapeutique la plus souvent choisie par un praticien est la coiffe périphérique, qui est deux à trois fois plus consommatrice de tissus sain que l’inlay-onlay, voire le composite direct [1].

Des études montrent que, grâce au collage, les praticiens ont une approche de moins en moins délabrante, permettant de préserver la vitalité des dents. De plus, les limites supra-gingivales n’engendrent pas de problèmes parodontaux.

Cas clinique

Un patient, âgé de 22 ans, se présente en urgence car sa molaire mandibulaire droite (46) vient de se fracturer. Il présente un sourire large allant de « 6 » à « 6 ». Il part deux jours plus tard pour un stage professionnel à l’étranger pendant six mois. La dent, sensible au froid, répond positivement aux tests de sensibilité pulpaire. Elle présente une fracture amélo-dentinaire de la cuspide disto-vestibulaire avec persistance d’un CVIMAR en fond de cavité (fig. 1).

Face à cette perte de substance, le gradient thérapeutique [2] permet de classer les différentes approches possibles : un composite direct versus un onlay. La situation du patient nous amène à opter pour un composite direct.
Cette technique soulève plusieurs difficultés, tant au niveau de la dent que du matériau choisi.

Concernant les tissus dentaires, le praticien doit obtenir :
– une bonne étanchéité interfaciale ;
– une morphologie anatomique et fonctionnelle.

Concernant le matériau composite (mis en œuvre en technique directe), il faut prendre en compte des facteurs biologiques et mécaniques :
– sa biocompatibilité est moins bonne que celles des restaurations indirectes. Le taux de conversion du composite est de 50-60 % en méthode directe, contre 70-80 % en méthode indirecte (Butscher, 1993 ; Noack, 1995), voire supérieur à 95 % en CFAO. D’où un relargage de monomères libres en technique directe ;
– ses propriétés mécaniques sont plus faibles en technique directe (Wendt, 1991 ; Leinfelder, 1992). Le vieillissement du matériau sera plus marqué, notamment en occlusal et en proximal.

En revanche, le matériau composite possède aussi des qualités esthétiques ainsi qu’une facilité à être réparé ou retravaillé (voire remplaçable par un inlay/onlay).
À ce jour, les critères de choix entre les matériaux ne sont pas encore tranchés. Seule une étude clinique…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Prise en charge thérapeutique des usures sévères par méthodes indirectes

L’usure dentaire est un phénomène multifactoriel, progressif et irréversible, résultant de la perte des tissus durs de la dent en...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Restauration directe des lésions d’usure érosive : stratégies cliniques pour une prise en charge efficiente

Diagnostic et indications des restaurations directes L’érosion dentaire se caractérise par une dégradation progressive des tissus dentaires en lien avec...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés L’usure dentaire à l’épreuve des algorithmes : prédire, prévenir, reconstruire

Récemment, des approches par IA ont permis de détecter l’usure dentaire à partir de simples photographies intra-orales [2]. La méthode...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Identifier les facteurs de risque et d’aggravation de l’usure dentaire pathologique

L’usure dentaire est un processus multifactoriel dont la compréhension des facteurs de risque est déterminante pour en faciliter le diagnostic,...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Usure dentaire normale ou pathologique : où situer la frontière entre physiologie et pathologie ?

Usure dentaire physiologique L’usure dentaire physiologique correspond à l’usure naturelle des surfaces dentaires, qui survient progressivement au cours du temps...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Démarche diagnostique et étiopathogénie : méthodes et outils pour déterminer l’origine et les mécanismes des lésions d’usure dentaire

Les lésions d’usure dentaire correspondent à la perte de substance des tissus dentaires durs par des processus autres que la...