Utilisation du laser Erbium-YAG dans l’ajout de muqueuse kératinisée autour des implants du secteur postérieur mandibulaire

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  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°1 - 15 mars 2019 (page 57-62)
Information dentaire
Un déficit en muqueuse kératinisée attachée péri-implantaire est un facteur de risque pour le développement d’une péri-implantite. L’apport de tissu kératinisé par greffe épithélio-conjonctive libre ou pédiculée reprend les techniques de greffe gingivale connues en parodontologie. Les insertions mandibulaires du buccinateur représentent une difficulté opératoire lors des greffes de tissu kératinisé péri-implantaire, et la tendance du muscle à retrouver ses aires d’insertion d’origine est souvent une cause de récidive. L’utilisation du laser Erbium:YAG facilite la maîtrise du geste chirurgical dans le vestibule mandibulaire postérieur. La préparation du site receveur par vaporisation progressive des fibres musculaires et du tissu celluleux aide l’opérateur à éliminer soigneusement les insertions en préservant les fibres du périoste. Le greffon est ensuite aisément suturé sur son lit nourricier.

L’absence de muqueuse kératinisée et attachée autour des implants est un facteur de risque pour l’installation d’une péri-implantite. Les auteurs de revues de la littérature sur le sujet concluent qu’une hauteur de muqueuse kératinisée inférieure à 2 mm est une situation à risque pour l’accumulation de plaque bactérienne et la présence d’inflammation péri-implantaire [1-3]. L’absence de vestibule au niveau des crêtes molaires mandibulaires résorbées est également susceptible de gêner le placement de la brosse à dents et ainsi entraver les mesures d’hygiène.

La correction chirurgicale d’un déficit initial en muqueuse kératinisée libre et l’approfondissement vestibulaire peuvent être effectués par une greffe gingivale épithélio-conjonctive ou par un lambeau d’épaisseur partielle pédiculé déplacé apicalement. Selon la situation clinique, cette intervention peut être programmée lors du placement des implants, lors du dégagement chirurgical ou lors d’une intervention pré-implantaire.

Dans les secteurs postérieurs mandibulaires, la présence des insertions des muscles peauciers accentue les difficultés opératoires et peut être une cause d’échec relatif de l’augmentation de largeur de muqueuse kératinisée [4].

Rappels anatomiques (fig. 1)

Fig. 1 – Dissection intra-orale des muscles mimétiques sur un cadavre frais (d’après [7]). BM : buccinateur, ILI : orbiculaire de la bouche, MF : foramen mentonnier, S : espace bucco-mandibulaire, sMT : portion supérieure du mentonnier.
Le buccinateur s’insère par son chef mandibulaire sur le bord alvéolaire le long des trois molaires [5]. Dans certains cas, le muscle est inséré à quelques millimètres du collet des dents. La muqueuse buccale est fine et fortement adhérente à la face profonde du buccinateur. En dehors du muscle buccinateur, dont l’épaisseur n’excède…

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