La détermination de la dimension verticale d’occlusion (DVO) est une étape importante et complexe du traitement de l’édenté total [1]. Ce temps clinique aboutit, avec l’enregistrement des rapports intermaxillaires (RIM), au transfert des modèles sur articulateur, pour que le prothésiste réalise le montage des dents prothétiques.
La DVO existe chez le denté : elle est stable, constante et reproductible, étant assurée par le calage occlusal. Chez l’édenté total, la DVO n’existe plus et on ne peut mesurer cliniquement que la dimension verticale de repos (DVR), correspondant en moyenne à la DVO à laquelle on soustrait la valeur de l’espace libre d’inocclusion (ELI), tel que DVO = DVR – ELI (fig. 1a-b).
Une erreur d’enregistrement de la DVO peut entraîner un inconfort majeur chez les patients [2-4]. La DVR est définie dans une position dans laquelle les muscles masticateurs se trouvent à l’équilibre, permettant de maintenir la posture mandibulaire en état d’inocclusion physiologique [5].
Idéalement, le praticien dispose de documents pré-extractionnels (modèles dentés du patient, photos, anciennes prothèses…) [6].
De très nombreuses méthodes ont été proposées pour évaluer la DV en se fondant sur des données variables (anatomie, fonction, déglutition, phonation), mais aucune ne se révèle idéale. Comme souvent, la multiplicité de protocoles décrits démontre la difficulté d’accès à une donnée. Il faudra donc, en plus du sens clinique et critique du praticien, s’appuyer sur plusieurs techniques de vérification de la DV pour accéder à un faisceau concordant d’éléments.
Les conséquences d’une surévaluation sont nombreuses et handicapantes : difficultés phonétiques et d’alimentation, fatigue musculaire et articulaire. Des troubles esthétiques apparaissent avec un visage figé et raide, inexpressif. À long terme, une surévaluation de la DVO peut entraîner des dyskératoses en raison d’une…