La réalisation d’une prothèse fait concourir trois acteurs de soins, à savoir le patient, le prothésiste et le praticien. Il est rare que tous les acteurs soient amenés à se retrouver et échanger leurs points de vue. Il paraît pourtant évident que la communication aura une conséquence directe sur la qualité de la restauration finale. Le travail, une fois fini, devra satisfaire les besoins et attentes de ce trio.
L’objectif de cet article est de mettre en avant les points de communication essentiels du praticien et du prothésiste à travers un cas clinique. La première partie abordera la réalisation d’une prothèse transitoire immédiate bi-maxillaire. Une seconde partie sera consacrée à la réalisation d’une prothèse d’usage bi-maxillaire dans un prochain article.
Recueil des données
L’examen clinique montre un patient de 67 ans, fumeur de 1,5 paquet de cigarettes par jour depuis 35 ans et n’ayant aucun problème de santé général, souhaitant une réhabilitation de son sourire.
Les dents 15, 16, 17 et 12 ont été extraites en urgence en raison d’un abcès alvéolaire aigu ou d’une mobilité 4 gênant l’alimentation du patient.
Ce dernier présente une maladie parodontale chronique sévère avec une atteinte de furcation de classe 2 (Nyman) et des égressions compensatrices.
Le choix se porte donc vers la réalisation d’une prothèse complète immédiate suivie d’une prothèse complète d’usage à quatre mois postopératoires.
À ce stade, la photographie préopératoire est le premier point clé de la communication avec le laboratoire (fig. 1 à 3). Cela permet au prothésiste, ainsi qu’au praticien, d’avoir une première analyse de la typologie du patient ; ce qui aidera par la suite le choix de la forme des dents et des éventuelles animations du montage [1].
Le patient appartient au morphotype digestif (classification de Sigaud) avec un visage carré (fig. 4…