Il y a plus de vingt ans maintenant, ces conceptions ont été révolutionnées par les propriétés améliorées des céramiques, notamment en termes de résistance. Grâce aux travaux du Pr Mathias Kern [4-6] sur le collage des céramiques polycristallines (zircones) et le concept de cantilever [7], de nouvelles perspectives ont vu le jour. Le bridge basé sur une seule ailette collée assurant l’ancrage de la dent manquante a fait ses preuves in vitro et en clinique [8-11], et a ainsi été reconnu par l’évaluation technologique de la HAS en 2016 [12]. Parmi les pionniers modernes de cette application clinique, citons Gil Tirlet et Jean-Pierre Attal qui furent les premiers à exposer les principes de préparation et de collage des différentes options de matériaux [13, 14].
L’indication clinique la plus fréquente des bridges cantilever en céramique collée (BCCC) est le traitement de l’agénésie de l’incisive latérale maxillaire. Il s’agit alors d’un traitement en soi ou d’un traitement de temporisation de longue durée, avant implantation par exemple. La situation antérieure et l’impact sur le sourire justifient en effet pleinement le recours à une ailette en céramique, plus esthétique que l’ailette métallique.
Cette ailette collée unitaire, caractéristique du BCCC, peut alors être envisagée sur l’une des deux dents voisines de l’incisive latérale absente. La plupart des travaux récents sur les BCCC suggèrent l’incisive centrale comme dent d’ancrage. Nous nous proposons ici de développer une alternative, à savoir la réalisation de l’ailette sur la face palatine de la canine, en précisant ses avantages et ses inconvénients.
Morphologie comparée des dents antérieures maxillaires
Les données anatomiques et morphologiques des incisives et canines maxillaires ont fait l’objet de nombreux travaux scientifiques [15]. Les mesures moyennes servent de repère pour essayer de raisonner sur les choix prothétiques à…