La remontée de marge (également appelée, en anglais, coronal margin relocation ou proximal box elevation) est une technique de gestion de la limite sous-gingivale proposée, contemporaine des deux autres techniques présentées dans le dossier [1]. Certains auteurs la présentent comme une alternative non invasive à l’élongation coronaire [2].
La génèse du concept de remontée de marge s’est faite en parallèle de l’évolution de la médecine bucco-dentaire, avec les concepts de biomimétisme et de préservation tissulaire, imposant d’être peu invasif et de favoriser les thérapeutiques conservatrices. Cela a entraîné un essor de l’adhésion et des reconstitutions partielles collées (inlay/onlay/overlays).
L’évolution des adhésifs et la meilleure formation des praticiens au collage ont permis de diminuer le nombre de couronnes réalisées au profit de ces restaurations économes en tissu dentaire, mais parfois avec des formes de préparations peu rétentives, compensées par l’adhésion. Ces restaurations possèdent un haut taux de succès de 91 % à dix ans, selon une récente méta-analyse [3].
Ces restaurations nécessitent cependant des conditions strictes d’étanchéité pour atteindre ce niveau de qualité. La situation de la limite est un facteur clé pour obtenir une bonne isolation : allonger la couronne clinique est fréquemment nécessaire pour réaliser une restauration fonctionnelle biologiquement et mécaniquement.
La remontée de marge apparaît, pour de nombreux praticiens, comme une solution simple, rapide et préservatrice de relocalisation coronaire de la limite prothétique ; nous verrons que sa mise en œuvre est cependant plus complexe que d’apparence et que son efficacité n’est pas encore totalement démontrée.
Définition et intérêt du concept
Le but de cette technique est de permettre de relocaliser la limite, la préparation de la dent et l’empreinte (dans le cas d’une technique indirecte) dans la même…