Le constat
La qualité de vie des étudiants en santé est longtemps restée un tabou dans le domaine public. Le sujet est pourtant bien connu des facultés, qui ont souvent tenté d’agir au cas par cas à leurs niveaux respectifs. N’étant pas formé ni préparé à des situations de détresse importante chez les étudiants, le corps enseignant ne peut pas toujours déceler les signes du mal-être, ni apporter une réponse adaptée à chacun.
En avril 2018, un rapport interministériel sur la QVES (Qualité de vie des étudiants en santé) a été remis à la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, et à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Devant le tableau particulièrement alarmant dressé par ce rapport, de nombreuses mesures ont été prises au niveau national.
Au niveau local, des initiatives régulières ont également tenté d’améliorer la qualité de vie des étudiants. Mais, manquant souvent de moyens, et parfois de soutien, elles ont été jugées inefficaces par les étudiants eux-mêmes, comme l’ont révélé des enquêtes menées en interne à l’université.
La situation sanitaire liée au Covid-19 a contribué à aggraver le profond mal-être dans les universités françaises, et les étudiants des composantes de santé n’y font pas exception. Les mesures de confinement, de couvre-feu et de limitation de déplacement ont renforcé l’isolement de ces derniers. Bien que cela ait permis d’enrayer la propagation de l’épidémie, des effets néfastes sur l’état psychologique de la population en général ont été ressentis et des situations de mal-être psychique se sont développées ou aggravées [1]. Dans les différentes filières de santé (médecine, odontologie, pharmacie…), cela a été confirmé par des enquêtes menées en interne par les facultés elles-mêmes, ou en externe par les associations étudiantes, comme l’enquête « Santé mentale – jeunes médecins », réalisée…