L'Information Dentaire n°9 - 9 mars 2022

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UGS : ID A02209 Catégorie :
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Description

Édito

Prendre la bonne décision… thérapeutique
Michèle Reners

Actualités

Revue de presse
Turbine ou contre-angle rouge : entre confort et efficacité
Pascal De March

Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

Formation

La coronoplastie pré-prothétique en PAPM : critères de décision
François Rouzé L’Alzit

Les micro-tenons, une reconstitution corono-radiculaire minimalement invasive
Raphaël RichertJean-Christophe MaurinMaxime DucretCyril Villat

Les contributions scientifiques de Rudolf Slavicek
Jean-Daniel Orthlieb, Anne Giraudeau, Jean-Philippe Ré, Camille Raynaud, Florian Créhange, Estelle Casazza

L’élongation coronaire chirurgicale pour la réhabilitation de l’esthétique du sourire
Arthur BrincatAntonia GilchAngéline AntezackVirginie Monnet-Corti

Exercice pro

Juridique

Stage actif d’initiation à la vie professionnelle et exercice des étudiants de 5e année validée : deux statuts à ne pas confondre
Jean-Paul Vassal

Écoresponsabilité

Quel scénario pour le cabinet du futur ?
Alice Barras, Margaux Le Coq, Guirec Gallais-Hamonno, Clémence Le Coq

Fiscalité

Obligations fiscales de mars
Bernard Fabrega

Art

Éva Jospin, le sacre de la forêt
Thierry Leroux


Éditorial

Prendre la bonne décision…
thérapeutique

Il est toujours difficile de savoir si nous avons pris les bonnes décisions, que ce soit dans nos vies privées ou dans nos vies professionnelles. Si c’était à refaire, ferions-nous la même chose ? Ce type de questions peut nous hanter pendant longtemps, et semer le doute dans nos esprits. Lorsque des réhabilitations complexes sont à planifier, est-on toujours certain d’avoir fait le bon choix ?
Je me suis fait cette réflexion lorsqu’une nouvelle patiente, âgée de 47 ans, m’a consultée pour la première fois. Il y a sept ans, à la suite d’une maladie parodontale, un confrère lui a proposé d’extraire les dents atteintes pour éviter de perdre trop de capital osseux et de placer 4 bridges sur 8 implants. Aujourd’hui, elle pr sente des péri-implantites très avancées (2/3 d’os perdu) sur 7 implants. Bien entendu, je n’ai pas vu l’état de la perte osseuse à l’origine, mais je suis heureuse de ne pas avoir réalisé ce plan de traitement, car j’aurais le sentiment de n’avoir pas su anticiper les problèmes actuels. La patiente, elle, a l’impression qu’elle n’aurait pas dû faire ce travail ; elle le regrette aujourd’hui !
La bonne décision thérapeutique, que ce soit dans le domaine médical ou dentaire, se situe au croisement de trois éléments, après mûre réflexion.
Premièrement, il nous faut entendre les demandes du patient, ses attentes et ses priorités. Faire en sorte qu’il comprenne bien les solutions proposées requiert d’avoir un bon sens de la communication et d’être clair dans les explications.
Deuxièmement, la médecine fondée sur les preuves nous donne l’assise de nos raisonnements et, grâce à la recherche clinique, nous pouvons évaluer la prévisibilité des solutions thérapeutiques que nous proposons aux patients.
Troisièmement, la compétence de chaque praticien est un élément déterminant puisque chacun a acquis une expérience qui lui est propre. Un praticien sera plus à l’aise avec une technique qu’il pratique régulièrement. S’il veut expérimenter une nouvelle méthodologie, c’est à l’issue d’une formation spécifique qu’il évaluera la pertinence d’appliquer ce qu’il a appris au cabinet. L’avis des confrères est également déterminant et, dans certains cas, mieux vaut référer les cas qui sortent de notre cercle de compétence.
Un très bel article écrit par Kao et coll.*, paru récemment, propose de bien réfléchir avant d’extraire une dent : « Le défi pour le clinicien est de rester conscient de l’évolution des preuves de la valeur de l’extraction stratégique ». Je vous le recommande.
Alors, si nous voulons garder l’esprit tranquille, évitons les décisions hâtives, ayons conscience de nos limites, prenons le temps d’examiner la situation clinique, mais aussi le profil de risque du patient à tout niveau… et sauvons les dents !

Michèle Reners, Rédactrice en chef