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Information dentaire

L'Information Dentaire n°5 - 7 février 2024

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Edito

Le souffle dans tous ses états Le souffle, c’est la vie ! Nous y entrons par une grande inspiration, nous la quittons par une dernière expiration. Ce terme « expirer » est, dans de nombreuses langues, un équivalent de « mourir ». Raison pour laquelle le souffle est intimement relié à la vie. Mais si vous y réfléchissez bien, il se conjugue de manières très diverses et variées. Son rôle n’est pas que...

Le souffle dans tous ses états

Le souffle, c’est la vie ! Nous y entrons par une grande inspiration, nous la quittons par une dernière expiration. Ce terme « expirer » est, dans de nombreuses langues, un équivalent de « mourir ». Raison pour laquelle le souffle est intimement relié à la vie. Mais si vous y réfléchissez bien, il se conjugue de manières très diverses et variées.

Son rôle n’est pas que vital. Il est aussi nécessaire à une croissance harmonieuse du maxillaire supérieur, à condition qu’il soit nasal, faute de quoi des traitements lourds et complexes pluridisciplinaires devront être mis en place. Sylvianne Raskin et Morgane Warnier attirent notre attention sur le type de respiration des enfants et nous conseillent de rester vigilants pour réaliser un dépistage le plus précoce possible.

L’éternuement, la toux, mais aussi la parole propagent un souffle qui peut être dangereux lorsqu’il est vecteur de pathologies. Il est la rencontre des voies aériennes et digestives. Bernard Pellat nous dévoile tous les composants de cet aérosol qui n’a pas fini de nous étonner. D’ailleurs, Pascal De March nous livre une revue de presse sur une très récente étude chinoise qui se sert du souffle pour dépister les maladies parodontales.

Le souffle est également peu engageant en cas de mauvaise haleine. Un sujet délicat à aborder en consultation, car, souvent, les patients qui souffrent d’halitose ne le réalisent pas. Notre rôle est de la dépister et de l’objectiver. Isabelle Laleman nous explique la façon de procéder et d’aider les patients à gérer ce problème un peu tabou.

Mais qu’en est-il lorsqu’il manque ? L’apnée est l’absence de souffle pendant une période plus ou moins longue. Ce problème, surtout lorsqu’il survient pendant le sommeil, est la source de nombreuses complications explorées dans l’article de Maria Clotilde Carra. Le rôle du chirurgien-dentiste dans le dépistage des apnées du sommeil est capital ! Elles peuvent souvent conduire à des ronflements bruyants qui réveilleront le patient, mais aussi le conjoint, et être source de disputes.

L’apnée peut aussi se faire de jour. Lorsque nous sommes concentrés sur un acte réclamant toute notre attention, nous oublions de respirer amplement et privilégions une respiration courte. De plus, nous sommes exposés à des aérosols qui nous contraignent à porter des masques. Cela ne nous engage pas à prendre une grande bouffée d’air au-dessus de la tête des patients ! Alors, pour ne pas finir stressé et « à bout de souffle » , apprenons les techniques de relaxation par la respiration pour souffler un peu !

Et si cela ne suffit pas pour nous ressourcer, tournons-nous vers l’art, où le souffle est source d’inspiration de nombreux créateurs, dont quelques-uns ont retenu l’attention et la plume de Thierry Leroux. Et si nous ne pouvons vous faire partager dans nos pages les vocalises de certains chanteurs, admirez leur maîtrise du souffle traversant leurs cordes vocales la prochaine fois que vous les entendrez. À moins que vous ne préfériez le chant des oiseaux, lié au passage du souffle à travers le syrinx. Une musicalité et un principe repris dans les instruments à vent dont les plus experts font naître les plus belles harmonies.

Loin de cette poésie, peut-être l’apprécierez-vous moins s’il trahit votre niveau d’alcoolémie lorsque vous soufflerez dans le ballon…

On le voit, ce souffle est multifacettes et pourrait faire l’objet d’un livre tant il y a de choses à dire ! Quant au soupir, il est aussi une forme de souffle, mais est-il l’expression du soulagement ou de la tristesse ? Ne comptez pas sur moi pour vous souffler la réponse à l’oreille. Je vous laisse découvrir par vous-même ce beau numéro. J’espère vous le trouverez inspirant et qu’il vous laissera le souffle coupé !

Michèle Reners, Rédactrice en chef, Coordinatrice scientifique du numéro

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Aparté : À bas les normes ? I Lire ci-dessous
Michel Bartala

Édito : Le souffle dans tous ses états I Lire ci-dessus
Michèle Reners

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Aparté

À bas les normes ?

Voilà, vous êtes aux normes. » Ce matin, fin de la visite de la personne compétente en radioprotection (PCR) et de la société vérifiant les extincteurs du cabinet. J’avoue que tous ces contrôles sont parfois pesants. Je me rappelle encore de cette après-midi où une « experte » venue contrôler la conformité de l’accès aux personnes handicapées dans notre cabinet m’avait demandé de mettre des bandes « sonores » au sol dans le parking pour les personnes mal voyantes. Ma réponse, certes non réfléchie, avait jailli de ma bouche : « Si ces personnes sont arrivées jusqu’à notre parking, soit elles ne sont pas non voyantes, soit elles sont venues accompagnées, donc je ne vois pas l’utilité de ces bandes sonores. » Sa réponse a fusé : « J’établirai donc le rapport pour expliquer que vous refusez de vous soumettre aux normes. »
Oui, les normes me donnent vraiment parfois la sensation d’une soumission par obligation, une sorte de double peine. Pourtant, quand je monte dans un avion, sur un bateau, je suis rassuré de savoir que tout est bien aux normes. Que les contrôles ont été effectués dans les règles pour assurer le maximum de sécurité aux usagers. Il est vrai que l’application des normes et son contrôle ont souvent des conséquences financières. Le mécontentement des agriculteurs montre bien que des disparités entre les pays dans l’application des normes sanitaires entraînent des différences de coût, de rentabilité. Mais réduire les normes, c’est parfois aussi réduire la sécurité. Vaste débat et terrible dilemme !

Comme souvent dans ces débats, notre avis est dicté par notre positionnement par rapport au sujet. Si je suis la personne soumise aux contrôles, aux normes, je les trouverai souvent trop strictes, insensées. Mais si je suis le consommateur, le client, le patient, j’approuve ces normes car j’attends une sécurité dans ma consommation, pour mes soins. Si les normes, les règles, les recommandations doivent permettre d’évoluer vers des pratiques plus protectrices, même dans un marché concurrentiel, elles doivent être les mêmes partout et s’appliquer à tous. Rêve pieux ! Ainsi, j’ai imaginé que le confinement vécu lors de la crise du Covid-19 permettrait une évolution, une révolution des mentalités. Si la production française de masques a été stimulée durant une période par notre désir d’autonomie de fabrication, qu’en est-il aujourd’hui ? Le coût l’a-t-il emporté sur la sécurité ? Gardons en mémoire que si les normes peuvent être abusives, elles sont souvent protectrices. Même les bandes sonores dans les parkings !

Michel Bartala, Rédacteur en chef