Historique
Différentes solutions thérapeutiques ont été utilisées au cours du temps pour compenser les édentements consécutifs aux agénésies d’incisives latérales. Les deux plus récentes sont les bridges collés et les implants. Les bridges collés ont fait leur apparition dans les années 1970. Plus élégante que le bridge conventionnel, cette option diminuait considérablement la mutilation des dents bordant l’édentement, une préparation minimale des faces linguales étant nécessaire. Malgré tout, dans les faits, la réalisation de ces bridges collés semble encore aujourd’hui, réservée à des experts de la prothèse conjointe (fig. 1).
La formation de nombreux chirurgiens-dentistes à l’implantologie entre 2000 et 2010 a favorisé une nouvelle approche : placer un implant dans le site de l’incisive latérale absente. L’implantologie, pendant cette décennie, est ainsi devenue LA réponse à l’édentement unitaire dans les cas d’agénésie des incisives latérales, auréolée de cette idée qu’elle allait « définitivement » permettre de répondre au besoin du patient sans avoir à toucher à ses dents adjacentes.
La problématique
Aujourd’hui, deux constatations cliniques soulèvent des questionnements inédits chez les orthodontistes : d’une part, l’observation du vieillissement de la prothèse « implantée » chez les adultes jeunes, et d’autre part l’existence d’une cohorte de jeunes patients, « coincés », malgré eux, dans une phase de transition délicate entre la période orthodontique et le temps implantaire.
Des problèmes esthétiques liés à l’implantation chez le jeune adulte
L’implant se comporte logiquement comme une dent ankylosée. Il s’ostéointègre dans l’os qui continue à se modeler tout en étant transporté par la croissance des os voisins [1]. Cette croissance faciale se poursuit après l’âge adulte et s’arrêterait…