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Information dentaire

L'Information Dentaire n°13 - 31 mars 2021

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Edito

Échec et médecine I Lire ci-dessous >
Michel Bartala

Avant-propos

Je ne perds jamais ! I Lire ci-dessous >
Jérémie Perrin

Actualités

Revue de presse
> Amputation radiculaire, séparation de racine ou implantologie 
Pascal De March

Presse médicale spécialisée

Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

Formation Spécial prothèse implantaire

Art

> Place au femmes
Thierry Leroux


Avant-Propos

Je ne perds jamais !

Je ne perds jamais, je gagne ou j’apprends. » Ces mots de Nelson Mandela me sont spontanément venus à l’esprit lorsque j’ai été sollicité pour coordonner ce numéro.

Apprendre à marcher, c’est d’abord apprendre à se relever. Dans notre formation, c’est la même chose !

Aussi, la constitution du sommaire de ce numéro a-t-elle été assez aisée : j’ai contacté tous ceux qui m’ont aidé à me relever à chaque fois que je suis tombé, à chaque fois que j’étais « bloqué », que je doutais ou que je m’interrogeais face à des patients.

Tous les auteurs de ce numéro (praticiens et prothésistes) ont jalonné mon parcours et ont façonné ma pratique actuelle ; de mes débuts d’étudiant à la faculté de Nancy à mon poste d’assistant à celle de Rennes en passant par mes différentes activités professionnelles. Je tiens à tous les remercier du temps accordé à cette édition ainsi qu’à nos échanges passés et futurs.

Il y a bien entendu des absents dans le sommaire, notamment le Pr Jean Schittly, qui a encadré mes premières publications et celles de nombre de confrères, en apportant de la méthode et de la rigueur à de jeunes chiens fous (merci pour votre patience et votre pédagogie).

Grâce aux contributeurs rassemblés, ce numéro balaye les restaurations implantaires qui peuvent être mises en œuvre en prothèse fixe et amovible, unitaire ou complète. Les principaux matériaux employés en prothèse supra implantaire sont décrits au travers de cas cliniques détaillés (PMMA, zircone, disilicate de lithium).

Les protocoles de mise en charge, l’occlusion si précieuse trouvent également ici une place de choix, comme la gestion des complications prophétiques. Car oui, notre métier rend humble et les échecs et complications font partie de notre quotidien.

L’esthétique n’est pas oubliée avec un focus sur le profil d’émergence en clinique et au laboratoire pour une intégration optimale des restaurations.

« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme », disait Sir Winston Churchill. C’est donc dans un esprit d’enthousiasme et de partage que j’ai imaginé ce numéro. Car lorsque nous trébucherons ou chuterons de nouveau (ce qui arrivera de façon certaine), l’expérience commune nous permettra de mieux nous relever.

Ne perdons jamais ! !

Jérémie Perrin
Praticien à Planguenoual (Côtes d’Armor)
Hélix, groupe de recherche et de formation en odontologie
Coordinateur scientifique du numéro


Éditorial

Échec et médecine !

Docteur, vous êtes vacciné vous ? Et vous pensez qu’avec tout ce qu’on entend et les risques je dois me faire vacciner ? » Cette question, parfois posée aux professionnels de santé que nous sommes, est de plus en plus fréquente depuis le 11 mars et les annonces concernant le vaccin AstraZeneca. En France, dans un point de situation sur la surveillance des vaccins publié le 19 mars et mis à jour le 22 mars*, l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des produits de santé (ANSM) a analysé 13 cas d’événements thromboemboliques pour plus de 1 041 000 injections, soit un pourcentage de 0,00125. Un taux qui, je pense que vous en conviendrez, nous donnerait totalement satisfaction s’il correspondait à l’échec de nos thérapeutiques implantaires, endodontiques, restauratrices parodontales ou prothétiques. Malheureusement, dans notre discipline, les chiffres avoisinent plutôt 5 ou 10 %, voire plus selon la durée et les critères d’évaluation.

Ces risques représentent une grande part des inquiétudes de nos patients avant de débuter un traitement. Aussi, après les explications sur les possibilités thérapeutiques, où nous employons des termes simples dans le but d’une compréhension « éclairée », ils concluent souvent l’échange par trois types de remarques : « Et vous Docteur, vous feriez quoi ? » ou « faites celle qui dure le plus longtemps » ou encore « à ce prix, c’est pour la vie ? ». Selon l’option choisie, on évalue assez bien si le rapport avec ce patient est basé sur la confiance, la fiabilité ou l’investissement financier.

La peur de l’échec, notamment en médecine, est un sentiment normal. Et tous, en position de patient, souhaitons avoir la certitude que nous pourrons être guéris, ou au moins rétablis. L’évaluation statistique, dans notre domaine comme dans d’autres, nous procure un seul espoir : être « du bon côté » des chiffres. Évidemment, et c’est une tragédie, pour la personne qui « représente » le cinquième chiffre après la virgule du pourcentage, la thérapeutique est un échec à 100 %. Cette froideur de l’analyse chiffrée, nécessaire pour l’évaluation d’un traitement, se heurte à la chaude émotion de l’humain, entraînant des orages d’incompréhension.

Alors que faire ? Face à nos patients, notre analyse doit être réfléchie, le temps doit être pris pour évaluer la solution la plus adaptée à chacun. Les explications doivent aborder clairement les risques potentiels et les solutions possibles en cas de problèmes. La bienveillance et l’empathie sont de bons guides thérapeutiques. Et pour répondre à la question initiale, oui je suis vacciné et je vous engage à le faire.

Très bonne lecture !

*https://ansm.sante.fr/actualites/point-de-situation-sur-la-surveillance-des-vaccins-contre-la-covid-19-11

Michele Bartala, Rédacteur en chef