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Information dentaire

L'Information Dentaire n°7 - 15 février 2023

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Éditorial

Mémoire douloureuse I lire ci-dessous
Michel Bartala

Actualités

Efficacité de la thérapie au laser dans le traitement de l’alvéolite sèche : revue systématique
Société Française de Chirurgie Orale

Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

Formation

La résine infiltrante Icon® comme solution face aux hyperesthésies dentinaires
À propos d’un cas d’amélogenèse imparfaite
Léa Massé, Julie Darbas

Diagnostic différentiel : qu’est-ce qu’un raptus salivaire ?
Jacky Samson, Jean-Christophe Fricain

Nouvelle classification des maladies parodontales et  péri-implantaires : parodontite stade IV grade C
Théo Ranchain, Déborah Goltzmann, Angéline Antezack, Arthur Brincat, Camille Sadowski, Virginie Monnet-Corti

Exercice professionnel

Éthique

Emprunter un dossier médical
Philippe Pirnay

Fiscalité

Obligations sociales et fiscales de février
Bernard Fabrega


Éditorial

Mémoire douloureuse

Au moment où je prends le téléphone pour appeler une patiente afin de prendre de ses nouvelles, j’ai le pressentiment qu’un problème va surgir…

Appeler les patients le lendemain d’une intervention, même si elle semble bénigne, permet d’assurer le suivi de possibles suites opératoires. Pour certains, nous savons que, globalement, tout va bien se passer. Pour d’autres, nous savons que cet appel leur permettra d’exprimer leur inquiétude ou leur douleur, parfois associées dans une seule phrase : « Oui, ça va, mais j’ai quand même un peu mal. » Toutes les personnes qui réagissent ainsi ont un besoin intense d’être rassurées, choyées, et réclament ainsi notre attention. Avouons que selon le moment où elles surviennent, ces « plaintes » peuvent susciter un certain agacement, nous conduisant à qualifier ces patients d’orchidoclastes (je vous laisse le soin de chercher la signification de ce terme pseudo-scientifique…). Et force est de reconnaître que chez certains, cette attitude est liée à leur caractère quelque peu auto centré, rappel de l’attention qu’ils méritent. Pour d’autres, ces douleurs systématiques ne seraient-elles pas issues de processus physiologique et psychologique bien réel ?

Une patiente anesthésiste m’a en effet appris que l’analgésie et les perceptions douloureuses peuvent varier chez les patients en fonction de la mémoire de douleurs vécues précédemment*. Passionnant… J’ai ainsi eu envie de reprendre certains dossiers – en respectant les recommandations de l’article sur l’éthique traitant de l’utilisation des dossiers médicaux – pour voir si les patients plus « sensibles » face à la douleur avaient expérimenté des souffrances physiques intenses dans leur vie, susceptibles d’expliquer leur comportement. Cette démarche non scientifique et cet échantillon non représentatif n’ont pas apporté de réponse claire à mon interrogation. De plus, ma rapide exploration des dossiers médicaux de patients réputés « sensibles » n’a pas pris en considération d’éventuelles souffrances psychologiques pouvant bien entendu aussi influencer leur comportement face à des moments douloureux.
Conclusion ? Prenons soin de tous nos patients, avec empathie, même si parfois une grande respiration est nécessaire avant d’aller chercher en salle d’attente l’un d’eux qui, à la question « comment allez-vous ? », répondra inexorablement : « Oh pas bien, vous savez… »

Michel Bartala
Rédacteur en chef