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Information dentaire

L'Information Dentaire n°34 - 7 octobre 2020

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Éditorial
Une chose est sûre : l’incertitude I Lire ci-dessous
Michel Bartala, Rédacteur en chef

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ÉDITORIAL

Une chose est sûre : l’incertitude

La période actuelle induite par notre nouveau « compagnon », le coronavirus, n’est pas vécue de façon similaire par tous. Du sentiment de révolte à l’acceptation, voire l’abnégation, chacun trouve des arguments pour justifier sa position. De façon évidemment intuitive (je n’ai pas fait d’étude randomisée en double aveugle sur le sujet, évitons toute polémique inutile), un autre élément me semble émerger : l’interrogation face aux connaissances médicales. La population découvre que la médecine n’est pas une science exacte, et s’en étonne.

La Vérité médicale est une destination que l’on peut atteindre par de multiples chemins. Un peu comme Rome, les miracles en moins. Ainsi, ceux qui choisissent d’emprunter le sentier conduisant à une maison tapie au fond des bois où ils prépareront leurs potions ou réaliseront des actes dont eux seuls ont le secret (qu’ils soient médecins ou chirurgiens-dentistes) ont de fortes chances d’aboutir à une impasse. Car si une thérapeutique « miracle » efficace existait, elle se diffuserait et serait reconnue. Plus sérieusement, même ceux qui cheminent sur des routes plus sûres et balisées peuvent ne pas arriver à destination. C’est ce qui perturbe aujourd’hui une partie de la population, désemparée par les divergences d’opinions et de conceptions des médecins face à une même problématique. Alors que pour le corps médical, il n’y a là rien que de très naturel. En effet, s’il existe des grands principes biologiques fondamentaux, l’évolution des connaissances, des techniques, conduit à de nouvelles interprétations et donc à d’autres possibilités thérapeutiques.

La loi Kouchner du 4 mars 2002, traitant, entre autres, des droits du malade, demande, oblige, impose une information du patient. Cela semble tellement normal, mais paraît parfois tellement difficile. Normal, car les actes médicaux concernent ce qui, pour beaucoup, est le bien le plus précieux : la santé. Difficile, car les options thérapeutiques et leurs conséquences, même très bien expliquées, peuvent nécessiter des connaissances, des compétences pointues pour aboutir à une décision. L’empathie et l’écoute réelle doivent nous aider à simplifier nos propos pour accompagner le patient, l’éclairer et lui permettre d’atteindre la compréhension.
Mais en attendant ce face-à-face praticien-patient, il est normal que des spécialistes des sciences médicales discutent, argumentent, s’opposent, la médecine étant une science de statistiques où les pourcentages de succès, voire de survie, peuvent être interprétés différemment. Très perturbant pour les patients, surtout si les professionnels de santé perdent dans leurs échanges le respect de la pensée d’autrui et des différences, transformant la médecine en une cacophonie proche de celle des débats politiques.

Michel Bartala, Rédacteur en chef