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Information dentaire

L'Information Dentaire n°24 - 14 juin 2023

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Edito

Soigner et prendre soin Docteur, vous êtes bien d’accord avec moi, j’espère, ce qu’a réalisé votre confrère est inadmissible, me laisser un bout de racine de ma dent de sagesse, dans mon os ! » Alors que j’écoute ce patient qui tente de me rallier à ses arguments, je pense à toutes ces situations où, la sueur sur le front, je finissais après plus d’une heure à enlever ce p…...

Soigner et prendre soin

Docteur, vous êtes bien d’accord avec moi, j’espère, ce qu’a réalisé votre confrère est inadmissible, me laisser un bout de racine de ma dent de sagesse, dans mon os ! » Alors que j’écoute ce patient qui tente de me rallier à ses arguments, je pense à toutes ces situations où, la sueur sur le front, je finissais après plus d’une heure à enlever ce p… (je n’emploierai pas ici ce mot de ponctuation toulousaine) d’apex. Combien de fois ai-je eu envie, moi aussi, de le laisser en place ? La plaidoirie à charge contre notre confrère terminée, je laisse un silence s’installer entre le patient et moi. Il m’interroge du regard, les yeux grands ouverts. Je lui explique alors qu’il a peut-être eu de la chance d’avoir affaire à un praticien qui l’a respecté, qui a réfléchi. à voir l’ouverture de sa bouche qui s’agrandit et les onomatopées de stupeur qui en sortent, les mots font mouche. Je prends le temps de lui expliquer que poursuivre l’acte chirurgical aurait pu occasionner des délabrements plus importants et peut-être même des lésions nerveuses objectivables à la radio.

Savoir arrêter est parfois un signe de compétence. Si, pour certains soignants, leurs connaissances semblent sans limites, pour d’autres, la prise de décision clinique est souvent un moment compliqué où les arguments en faveur ou contre les différentes possibilités thérapeutiques s’entrechoquent. Si la « bonne » solution ne jaillit pas, il est alors souvent préférable d’opter pour la voie qui permet un retour en arrière. Savoir regarder la situation clinique avec d’autres yeux que ceux qui dirigent le bistouri ou la turbine… Ainsi, lors d’une discussion que j’ai eu le plaisir de partager avec Michèle Reners, elle m’a fait découvrir un article sur le « raisonnement clinique » qui m’a conduit à réfléchir à de nouvelles pistes d’analyse. Ainsi, certaines montrent que, malgré les grands progrès des sciences dentaires, la pratique fondée sur des preuves n’est que l’un des nombreux déterminants complexes guidant la prise de décision clinique en odontologie.

Il faut souvent, pour le bien de nos patients, savoir associer deux actes : soigner et prendre soin, exprimés par deux verbes bien distincts en langue anglaise : « to cure » et « to care ». Aussi, je vous propose de lire avec une réelle attention le nouvel article de la série que nous offrent de Jean-Pierre Attal, Gil Tirlet et leurs coauteurs, consacré au bridge collé cantilever postérieur. Il ouvre une nouvelle option thérapeutique dans la réflexion clinique autour des édentements postérieurs. Une avancée plus que positive car la systématisation thérapeutique face à une situation clinique ne peut qu’éloigner le « soigner (to cure) » du « prendre soin (to care) ».

Michel Bartala, Rédacteur en chef

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Éditorial

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Michel Bartala

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