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Information dentaire

Réalités Cliniques n°4 - 15 novembre 2019

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Endodontie 2020 : le point sur les thérapeutiques

Coordinateur scientifique : Fabienne PÉREZ

 

Éditorial – Editorial I lire Ci-dessous
Fabienne Pérez

Coiffage pulpaire direct, pulpotomie, pulpectomie : où en sommes-nous en 2020 ?
Tchilalo Boukpessi, Maxime Drossart, Fleur Bérès, Nelly Pradelle

Guides et planification endodontique
Davy Aubeux, Alexis Gaudin

La cavité d’accès a minima
Ève Laurent

Traitement thermique des instruments endodontiques en nickel-titane : quel apport pour les praticiens ?
Cécile Hemming, Fabienne Pérez

Irradiation directe des parois canalaires vs irrigation activée par laser
Roeland De Moor, Maarten Meire

Les biocéramiques : une évolution pour l’obturation canalaire ?
Valentin Marchi


Éditorial

Endodontie 2020

Fabienne Pérez, Coordinateur scientifique

À l’aube d’une nouvelle décennie, l’endodontie prend, comme d’autres disciplines, un nouveau virage. Si l’avènement de l’instrumentation en nickel-titane a été une évolution indéniable sur le plan matériel, les connaissances actuelles permettent une décision thérapeutique de plus en plus fondée sur des données numériques et biologiques. Les matériaux et leurs possibilités bioactives sont devenus un axe essentiel de recherche pour nous amener à reconsidérer nos thérapeutiques, mais qu’en est-il vraiment de toutes ces innovations ? Innover est-il le garant de la sécurisation de nos pratiques ?

Il s’agit avant tout, dans une ère qui tend vers le « minimalement invasif », d’évoluer vers une préservation de plus en plus importante de la structure dentaire. Le numérique intervient alors en permettant une meilleure visualisation en 3D de l’ensemble des structures anatomiques, voire en proposant, grâce à une planification des actes, l’approche la plus « sécurisée » possible pour mettre en place les différentes phases thérapeutiques.

Du diagnostic pulpaire à l’obturation canalaire, l’objectif de ce numéro est de faire le point sur nos thérapeutiques, les avancées biologiques et numériques qui pourraient permettre une autre approche de l’endodontie, ainsi que sur les nouveaux matériels et matériaux à notre disposition.
Nous verrons, en présence de lésions carieuses profondes symptomatiques, quelles sont les indications de la pulpotomie vs la pulpectomie et le protocole très strict à respecter pour en optimiser les résultats. Lorsque le traitement endodontique est cependant inéluctable, toutes les étapes, de la cavité d’accès à l’obturation tendent vers une simplification ou vers une approche plus conservatrice. Ainsi, le volume des cavités d’accès peut-il être réduit pour préserver de la structure dentaire sans déroger aux principes de désinfection de l’endodonte ? Les indications sont, là encore, la clé de ces nouveaux concepts a minima. Parallèlement, l’endodontie « guidée » se développe en microchirurgie endodontique. Applicable aussi à la planification du traitement endodontique, ce sera certainement une voie future de développement pour aborder plus sereinement les difficultés intracanalaires anatomiques ou pathologiques.

Pour l’instant, si l’instrument endodontique est encore indispensable, beaucoup d’améliorations ont été apportées à son design et à son alliage pour en faciliter l’utilisation. Cependant, pour ce qui concerne les traitements thermiques, de grandes différences de comportement existent entre les instruments sous ce même vocable, et une mise au point s’avérait nécessaire pour que le praticien puisse faire un choix pertinent. Assurer l’antisepsie canalaire est la base de l’élaboration d’un succès thérapeutique. Les lasers font depuis longtemps partie de notre arsenal thérapeutique, mais sont-ils vraiment indispensables pour optimiser la désinfection ?

Nous terminerons cette revue des étapes endodontiques par l’obturation canalaire. Un nouveau matériau est-il synonyme de nouvelle technique d’obturation ? Peut-on reconsidérer des techniques qui nous semblaient obsolètes sous le jour de nouvelles notions de chimie et de biologie ? Peut-on finalement changer les paradigmes ? Nous manquons certes de recul clinique mais la tendance est là, nous sommes dans une demande de « simplification ».

Face à ces nouvelles notions, nous devons garder à l’esprit que pour prodiguer aux patients les thérapeutiques les plus adaptées, la technologie doit être là pour guider et assister le praticien, mais qu’il doit toujours rester maître de ses décisions.

L’objectif de ce numéro est ambitieux mais nul doute que les auteurs sauront vous transmettre leur enthousiasme et vous éclairer sur la diversité des sujets abordés.