L'Information Dentaire n°13 - 30 mars 2022

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UGS : ID A02213 Catégorie :
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Description

Édito

Vue d’ensemble
Michèle Reners, Virginie Monnet-Corti

Tribune

Pour que la parodontologie soit au cœur de la santé
Olivier Huck, Hélène Rangé

Actualités

Revue de presse

Parodontite et insuffisance rénale chronique
Pascal de March

Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

Formation Spécial Parodontologie et maladies systémiques

Coordination scientifique : Michèle Reners et Leila Salhi

Méthodologie et bibliométrie en médecine parodontale : quel intérêt pour le clinicien ?
Hélène Rangé, Maria Clotilde Carra, Giuseppina Caligiuri, Philippe Bouchard

Parodontite : les aspects microbiologiques
Michèle Reners, Leila Salhi

Parodontites et maladies systémiques : explication des mécanismes
Michèle Reners, France Lambert, Leila Salhi

Parodontite et maladies cardiovasculaires
Michèle Reners, Leila Salhi

Parodontite et diabète
Michèle Reners, Leila Salhi

Parodontite, grossesse et accouchements prématurés
Selena Toma, Leila Salhi

Parodontite et maladies respiratoires
Michèle Reners, Leila Salhi, Marianzela Alexopoulou, Melissa Canas Garcia

Parodontite et maladie d’Alzheimer
Julien Santi-Rocca, Michèle Reners, Leila Salhi

Parodontite, maladies auto-immunes et maladies digestives
Michèle Reners, Leila Salhi

Synthèse
Laurence Evrard

Évasion

Art

Impressionnisme : on refait la déco !
Thierry Leroux


Éditorial

Vue d’ensemble

À l’heure actuelle, la réussite du traitement de la maladie parodontale repose sur la disparition des signes cliniques. La classification de 2018 nous a préparés à l’évolution vers la médecine de précision où chaque patient sera traité en fonction de son profil de risque. Cette approche thérapeutique « sur mesure » repose sur une anamnèse peaufinée qui tiendra compte de nouveaux paramètres biologiques et cliniques pour une meilleure vue d’ensemble du patient. Il est important, dès le premier rendez-vous, de relever les pathologies systémiques dont souffrent les patients pour les avertir de l’importance de traiter leur maladie parodontale.

En effet, la médecine parodontale a vu le jour à la fin du siècle dernier et, depuis, l’impact négatif des maladies parodontales sur toute une série de maladies systémiques a été démontré. À l’heure actuelle, les thérapeutiques parodontales s’organisent autour de trois axes majeurs : (1) médical en évaluant et contrôlant les facteurs de risque parodontaux et médicaux ; (2) comportemental par la promotion de comportements favorables à la santé parodontale ; (3) mécanique/opératif par la désorganisation et le contrôle de l’accumulation de plaque personnels ou professionnels, non chirurgicaux ou chirurgicaux, avec ou sans l’aide d’antimicrobiens. Ce premier axe médical, nous en partageons les stratégies, ensemble, avec nos alliés médecins généralistes et spécialistes. Ce numéro permettra de dialoguer avec les patients et leurs médecins pour les informer de la pathogenèse des maladies parodontales et d’élucider certains mécanismes par lesquels se font ces relations. Les articles concernent les maladies systémiques pour lesquelles il a été prouvé une relation avec la maladie parodontale.

Dans cette édition spéciale, c’est toute la parodontologie française, le Collège National des Enseignants en Parodontologie et la Société Française de Parodontologie et d’Implantologie Orale, mais aussi la Société Belge de Parodontologie et la Société Marocaine de Prévention des maladies Parodontales qui s’associent pour alerter les médecins et les chirurgiens-dentistes des risques des maladies parodontales sur la santé générale. La journée de la gencive saine, le 12 mai, est célébrée dans tous les pays, et différentes actions sont menées pour sensibiliser les patients et confrères à cette maladie souvent sous-estimée et pas toujours dépistée à temps.
C’est ensemble, chirurgiens-dentistes et médecins généralistes et spécialistes, que nous pouvons améliorer encore la prévention des pathologies parodontales pour améliorer la santé générale de nos patients.

Michèle Reners
Rédactrice en chef de L’Information Dentaire
Virginie Monnet-Corti
Rédactrice en chef de Parodontologie Implantologie Orale – PIO


Tribune

 Pour que la parodontologie soit au cœur de la santé

Les nombreuses études réalisées au cours des dernières années ont mis en évidence l’importance du diagnostic et du traitement efficace des parodontites dans la prise en charge de nombreuses pathologies systémiques (diabète, maladies cardiovasculaires, complications de la grossesse…) et ont fait émerger le concept de médecine parodontale. En effet, l’importance de la santé parodontale pour la qualité de vie des patients ainsi que pour l’amélioration de certaines fonctions de l’organisme est aujourd’hui reconnue.

Cependant, de nombreuses questions subsistent et, en France, des protocoles de recherche sont régulièrement mis en place par les équipes hospitalo-universitaires pour tenter d’y répondre. Certains se sont fixés comme objectif d’expliquer les mécanismes qui sous-tendent les associations épidémiologiques mises en évidence afin d’améliorer l’état des connaissances, mais surtout de permettre de transposer celles-ci dans la pratique clinique, notamment via la mise en place de protocoles et parcours de soins spécifiques. Ce point est primordial, car il est indispensable de préciser le profil des patients les plus à risque et également les plus à même de bénéficier d’une thérapeutique parodontale spécifique et spécialisée.

Ces avancées dans les connaissances ont également fait évoluer les programmes d’enseignement au sein des Facultés et dans la formation continue en parodontologie. Les implications paro-systémiques sont abordées dès la formation initiale en parodontologie afin de préparer les futurs praticiens à la prise en charge des patients présentant des pathologies systémiques spécifiques et leur permettre de coordonner la prise en charge parodontale avec leurs confrères médecins. Le développement de ces parcours de soins pour les patients entraîne la nécessité de former des chirurgiens-dentistes ayant des connaissances médicales solides et une maîtrise des thérapeutiques parodontales avancées.

L’ensemble de ces points met en exergue la nécessité d’une reconnaissance forte de notre discipline par les instances professionnelles et les tutelles ministérielles via la mise en place d’une spécialité reconnue en parodontologie. Les avancées futures en paro-médecine conforteront sans aucun doute la place de la parodontologie au cœur de la santé

Olivier Huck
Président du Collège National
des Enseignants en Parodontologie
Parodontologie, Faculté de chirurgie dentaire, Université de Strasbourg

Hélène Rangé
Vice-présidente du Collège National des Enseignants en Parodontologie
Parodontologie, Faculté de santé, UFR d’odontologie, Université de Paris