Feuilleter un extrait
Information dentaire

L'Information Dentaire n°9 - 10 mars 2021

Je m'abonne >
Acheter ce numéro >

Edito

Le chirurgien-dentiste, un rôle vital I Lire ci-dessous >
Michèle Reners

Actualités

Revue de presse
Traitement endodontique et amélioration de la qualité de vie I Lire >
Pascal De March

Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

Formation

OCCLUSODONTIE
Coronoplasties occlusales préprothétiques I Lire >
Atf Ghariani, Jean-Daniel Orthlieb, Jean-Philippe Ré, Anne Parfu, Estelle Casazza

APPLICATION CLINIQUE
Technique d’injection de composite dans le secteur antérieur. Restaurations adhésives directes I
 Lire >
Marin Pomperski

GRAND PRIX EDITORIAL BOND DENTISTERIE
Les trois cas lauréats I Lire >

Yannis Génique, Romain Alarcon, Thoma Ambille, Léa Massé, Elsa Garot, Linda Martin, Katleen Andrieux

Id Plus

Extraction implantation immédiate et choix du matériau de comblement  I Lire >
Patrick Missika

L’extraction implantation immédiate en secteur postérieur associée à la mise en œuvre du pilier SSA I Lire >
Gary Finelle, Paul Monneyron

Le titane : son potentiel allergique est-il lié à sa corrosion ? I Lire >
Norbert Cionca, Stéphane Durual  

Contexte

Éhtique

Conflit avec le patient : dois-je communiquer tout le dossier médical ? I Lire >
Philippe Pirnay

Fiscalité

Obligations sociales et fiscales de mars I Lire >
Bernard Fabrega

Écoresponsabilité

Lumière sur le projet «  Prévention Environnement Patients Soignants  » I Lire >
Carline Aulnette, Alice Baras

Découverte

Art

Aux portes du mystère I Lire >
Thierry Leroux


Éditorial

Le chirurgien-dentiste : un rôle vital

À une époque où les professions sont qualifiées d’essentielles ou de non essentielles, j’ose dire – et je l’assume – que notre rôle de praticien est vital !

La bouche est la porte d’entrée du tube digestif et fait bien partie intégrante du corps…

Tout d‘abord, il y a les pathologies de la muqueuse buccale, dont le diagnostic réalisé précocement peut sauver des patients atteints de pathologies tumorales malignes. Nous ne serons jamais assez attentifs et la rubrique régulière « Diagnostic différentiel » de Jacky Samson et Jean-Christophe Fricain est d’une grande utilité pour nous guider au quotidien. Il ne nous reste qu’à garder les yeux grands ouverts à la recherche de tout signe anormal en bouche, et à examiner attentivement les clichés radiologiques, tant chez les nouveaux patients que chez ceux que nous traitons depuis longtemps. Car sous un aspect banal peut se dissimuler un phénomène inquiétant. Une étude récente* démontre par ailleurs que la survie des patients souffrant de cancers « tête et cou » est significativement plus élevée chez ceux bénéficiant de soins dentaires de qualité par rapport à ceux qui n’en reçoivent pas, ou de mauvaise qualité.

Ainsi, les patients ayant pris des bisphosphonates à haute dose sans contrôle dentaire préalable risquent souvent des lésions osseuses difficilement contrôlables et douloureuses. Leurs fins de vie sont pénibles. Notre devoir est de continuer d’informer non seulement nos patients, mais aussi nos confrères médecins des effets de ces molécules sur l’os des maxillaires.
Soulignons aussi le risque d’endocardite bactérienne à partir d’un foyer dentaire qui, s’il n’est heureusement pas élevé, est bel et bien réel. La vigilance est de mise pour traquer et surtout traiter la moindre zone suspecte.

Ensuite, il y a les pathologies parodontales qui, l’air de rien et loin des organes vitaux, peuvent avoir des impacts sous-estimés et des conséquences graves. Elles sont d’ailleurs considérées comme des facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires, du diabète, des grossesses prématurées et de faible poids à la naissance, mais aussi des maladies pulmonaires. Gardons à l’esprit que le diabète se cache peut-être derrière une maladie parodontale traitée qui ne guérit pas et avertissons le patient de cette éventualité. Des études démontrent aussi l’impact des maladies parodontales sur la polyarthrite rhumatoïde, la maladie d’Alzheimer ou encore le cancer du pancréas. Des travaux récents** mettent en outre en évidence que lors de la contamination par la Covid-19, les patients atteints de maladies parodontales sont associés à un risque plus élevé d’admission en soins intensifs, de la nécessité d’une ventilation assistée et de décès. Ils montrent également une augmentation des taux sanguins de biomarqueurs associés à des évolutions négatives de la maladie. Plus que jamais, le dépistage des maladies parodontales doit donc être automatique chez tous les patients.

L’anamnèse nous fournit des informations sur l’état de santé du patient, ses addictions, ses habitudes alimentaires, son état de stress, et il nous appartient de le guider pour arrêter de fumer, bénéficier d’une aide psychologique ou autre.
Nous sommes aussi en première ligne pour détecter toute forme de violence sur les enfants ou les femmes que nous soignons. Il nous revient de les aider avec tact, mais efficacité***.

Outre toutes ces pathologies et situations particulières, notre tâche quotidienne est de permettre à nos patients de vivre confortablement, simplement en leur rendant l’esthétique et la fonction masticatoire auxquels ils ont droit.
Parce que croquer la vie à pleines dents, c’est vital !

Michèle Reners, Rédactrice en chef

 

*Haynes DA et al. The impact of dental care in head and neck cancer outcomes: a systematic review and meta-analysis. Laryngoscope 2021 [Online ahead of print].
**Marouf N et al. Association between periodontitis and severity of Covid-19 infection: a case-control study. J Clin Periodontol 2021 [Epub ahead of print].
*** Un numéro d’aide aux victimes, le 116 006, est disponible 7j/ 7, de 9h à 19h.