Feuilleter un extrait
Information dentaire

L'Information Dentaire n°5 - 10 février 2021

Je m'abonne >
Acheter ce numéro >

Avant propos

Répondre aux questions I Lire ci-dessous >
Michel Bartala

Edito

Covid-19 et SARS-CoV-2 I Lire ci-dessous >
Robert Cohen

Actualités

Revue de presse : Fils de sutures et accumulation bactérienne I Lire >
Pascal De March

Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

Nouveautés

Focus Covid-19

Coordonné par Robert Cohen

> Épidémie, contagiosité, RO, mesures barrières I Lire >

> Comprendre les mesures de prévention de la Covid-19 I Lire >

> Physiopathologie de l’infection à SARS-CoV-2 et de la Covid-19 I Lire >

> Diagnostic biologique des infections à SARS-CoV-2 I Lire >

> Les variants « plus transmissibles » : pourquoi de nouvelles émergences et comment s’adapter ? I Lire >

> Abécédaire des questions-réponses les plus fréquentes sur la vaccination Covid-19 I Lire >

Panorama clinique

Coordonné par Roch de Valbray

> État des lieux de l’information préopératoire et du contrôle de la douleur postopératoire
en implantologie : enquête auprès des chirurgiens-dentistes français I Lire >

> Évaluation de la douleur postopératoire en implantologie orale : étude clinique et prospective I Lire >

> « Patient management » et contrôle de la douleur postopératoire en implantologie I Lire >

Évasion

> La jeune histoire des sports d’hiver

> La montagne, le ski, mais pas que…

> Deux palaces dans les Alpes

Lire >

Art

Inspirations naturelles : quand l’art fait du biomimétisme I Lire >
Thierry Leroux

 


Avant propos

Répondre aux questions

Dès la plus jeune enfance, l’ouverture à la vie conduit l’être humain à se poser beaucoup de questions. Il faut reconnaître que la spontanéité et la naïveté des enfants peuvent nous mettre dans l’embarras : « Tu peux me donner le numéro de téléphone de la petite souris ? », « C’est quoi le temps ? », « Pourquoi tout le monde ne parle pas la même langue ? ». Une fois adulte, le questionnement face aux événements de la vie se poursuit, avec moins de naïveté et parfois plus d’angoisse.

Depuis un an, face à la pandémie provoquée par le virus SARS-CoV-2, beaucoup d’interrogations, d’incertitudes et, heureusement, d’explications sont apparues. Nos patients considèrent que notre position de professionnel de santé doit nous permettre de répondre à leurs doutes, leurs peurs, en nous fondant sur les connaissances « sérieuses » du moment. Dans cet Id Magazine, nous avons donc sollicité l’équipe du Pr Robert Cohen pour, à travers six articles, faire le point sur le mode d’action du virus, les facteurs de contagion, les éléments de prévention, le diagnostic de cette infection virale et, enfin, les éléments connus à ce jour sur les nouvelles formes virales : les variants.

Ces articles vous permettront d’apporter des réponses fiables à vos patients.
La seconde partie de ce numéro poursuit le même objectif. Au fil de nos thérapeutiques, notre obligation d’information vis-à-vis des patients va au-delà de l’explication des traitements. Nous devons aussi répondre aux demandes concernant par exemple les risques et douleurs potentiels de nos actes. Le Dr Roch de Valbray et ses collaborateurs ont étudié l’information donnée, la perception et la prise en charge de la douleur en implantologie. À partir d’études, de questionnaires diffusés, notamment par le réseau ReCOL (Recherche Clinique en Odontologie Libérale)*, ils nous livrent ici, à travers trois articles, des possibilités de réponses pour nos patients et des stratégies thérapeutiques pour mieux contrôler la douleur postopératoire dans le cadre de ces chirurgies. Comme vous pourrez le lire, apporter des réponses aux questions est un facteur qui, la plupart du temps, diminue l’anxiété des patients, donc la perception de la douleur.

Je suis certain que vous trouverez dans ce numéro la réponse à vos questions sur ces deux thèmes, mais malheureusement pas le numéro de la petite souris…
Bonne lecture !

Michel Bartala, Rédacteur en chef

*Le réseau ReCOL (Recherche Clinique en Odontologie Libérale) permet notamment d’évaluer et de faire progresser nos pratiques professionnelles. Il est important que le plus grand nombre de praticiens adhère et participe aux enquêtes pour donner une vision la plus large possible. Tous ensemble pour évoluer dans notre profession : recol.contact@gmail.com


Édito

Covid-19 et SARS-CoV-2

Dans un éditorial paru récemment dans d’autres colonnes*, nous avions soulevé la question de savoir si « nous », la société française dans sa globalité, nos dirigeants et nos administrations, avions tiré les leçons des échecs des premiers mois de la pandémie. Au vu des difficultés observées quant à l’organisation et l’utilisation des PCR et des tests antigéniques, puis au cours des premières semaines de la vaccination, la réponse est indiscutablement, non. Certes, la pandémie fait des ravages dans le monde entier et cela ne peut être imputé aux mesures prises par nos gouvernants ou aux faiblesses de notre administration. Cela souligne la difficulté des décisions, personne n’ayant la martingale permettant de contrôler l’épidémie en respectant, au moins au minimum, les libertés individuelles. La Chine, compte tenu du niveau d’opacité des données transmises et du non-respect des droits de l’homme, ne peut être donnée en exemple. Toutes les démocraties, y compris celles qui avaient bien affronté la première vague (Allemagne, Portugal par exemple), sont très durement touchées par la seconde.

Néanmoins, l’arrivée de vaccins efficaces dont le niveau de sécurité peut être attesté après un délai de surveillance, aujourd’hui, de plusieurs mois, pourrait constituer un changement majeur de cette pandémie. Plusieurs pays se sont lancés dans des programmes de vaccination intensive qui leur permettent d’escompter, dès les prochains mois, un retour progressif à une vie normale. Ce n’est pas le cas en France pour de multiples raisons. Parallèlement, l’émergence de variants plus transmissibles (anglais, sud-africain, brésilien…) a accéléré la pandémie, car leurs R0, quel que soit le niveau des mesures d’hygiène appliqué, sont plus importants que celui qui prévalait pour les souches initiales. Ils supplanteront, plus ou moins rapidement selon les mesures prises, les souches virales initiales.

Nous voudrions revenir sur ce nouvel échec que constitue l’intro-duction des tests de diagnostic rapide (TDR) du SARS-CoV-2. Là encore, la charrue a probablement été mise avant les bœufs. Ces tests, s’ils sont bien choisis et leurs niveaux de performance bien contrôlés, représentent une avancée indiscutable. Leurs points faibles sont leur dépendance à la qualité du prélèvement (qui, du fait de leur sensibilité moindre, doit être encore plus rigoureuse que pour les PCR) et l’interprétation des résultats.

A-t-on fait tous les efforts nécessaires pour former les personnes qui ont réalisé ces tests et qui n’avaient jamais pratiqué de prélèvement rhino-pharyngé ni de test de diagnostic rapide ? La réponse est évidente pour tous : non. Il s’en est suivi une proportion probablement importante de faux résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs. Un résultat d’examen complémentaire et a fortiori d’un TDR ne peut être interprété qu’en fonction de la situation clinique, de ce que l’on appelle la probabilité pré-test, et de la question posée. Or cette évaluation à notre sens ne peut se faire qu’à l’issue d’un interrogatoire bien mené et parfois d’un examen clinique.

Plusieurs mois de discussions et de formations ont été nécessaires pour permettre l’utilisation par les pharmaciens des tests de diagnostic rapide du SGA, mais face aux SARS-CoV-2, en quelques jours, nombreux ont été estimés capables de prélever et d’interpréter. Qu’y a-t-il en commun entre un test fortement positif en quelques minutes, voire secondes, chez un patient symptomatique et un test faiblement positif en 10 ou 15 minutes chez un sujet asymptomatique et qui n’a pas été contact ? Probablement rien. Dans le premier cas, le test est très fiable et le diagnostic quasi-certain, imposant isolement, surveillance et parfois traitement. Dans le second cas, la probabilité de faux positif est forte et une PCR ou une sérologie selon le contexte est nécessaire pour éclaircir la situation.

Que dire des débuts du programme de vaccination ?

  • un enthousiasme « modéré » des autorités de santé initialement peu à même de lutter contre l’hésitation vaccinale ;
  • des recommandations complexes et inadaptées ralentissant l’implémentation de la vaccination ;
  • des disponibilités de vaccins insuffisantes (comme chez nos voisins européens) ;
  • une logistique défaillante, notamment dans la prise des rendez-vous.

On ne peut qu’espérer que la situation s’améliorera dans les prochaines semaines qui seront difficiles pour tous.
Dans le flot continu de nouvelles études, nouvelles données relayées par les médias grand public et les réseaux sociaux, le but du dossier que nous vous proposons dans ce numéro est de mieux comprendre les différents aspects de la Covid-19, ses mécanismes, les méthodes de diagnostic, la prévention, ainsi que l’épidémiologie.

Robert Cohen
Pédiatre, infectiologue
Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil
Coordinateur de la plateforme INFOVAC France

*Editorial paru dans Médecine & Enfance, novembre-décembre 2020 ; 40 (9-10) : 227