Reprise du 11 mai : l’Ordre justifie ses actions et appelle au calme mais les praticiens veulent du concret

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Cet article fait partie du dossier : Covid-19

  • Un dossier proposé par L'Information Dentaire
Information dentaire

Pas de panique ! C’est en substance le message que veut faire passer Serge Fournier, le président du Conseil national de l’ordre. Devant la colère de la profession face au manque patent de matériel de protection, masques FFP2 et EPI, à maintenant 18 jours d’une possible réouverture des cabinets dentaires (lire ici https://bit.ly/2S2H59L), l’Orde a publié hier soir (22 avril) un communiqué pour « rassurer » les praticiens « quant au travail réalisé ».

Car de nombreux praticiens doutent et remettent parfois en cause les prises de décisions de l’institution. « Monsieur Fournier, vous avez été élu par la profession pour votre sens des responsabilités et de l’engagement, vous ne pouvez pas vous dédouaner de vos décisions qui ont des conséquences financières catastrophiques pour la profession, écrivent ainsi dans une pétition près de 4 500 confrères (lire ici https://bit.ly/3cGTuYN). Le 18 mars dernier, vous considériez que le COVID19 était suffisamment contagieux et dangereux pour fermer nos cabinets et interdire à nos assistantes de travailler…, le 18 avril vous considérez qu’avec des EPI et des protocoles nous pourrons reprendre nos activités ! Par conséquent, nous aurions pu travailler avec des EPI et des protocoles spécifiques pendant le confinement ». Défiance.

« Commentaires hâtifs » sur les réseaux sociaux
Serge Fournier revient donc sur ce qui a été fait depuis son appel à fermer les cabinets « fermeture dont la nécessité a été confirmée par de nombreuses ARS et par toutes les études scientifiques publiées à ce jour », justifie-t-il : mise en place de la permanence des soins, « saluée par les pouvoirs publics, les patients et les médias », mise à disposition de différents guides et protocoles pour aider les praticien, interventions auprès des pouvoirs publics pour obtenir du matériel de protection, constitution d’un conseil scientifique odontologique de crise pour l’élaboration des recommandations,… « Cette liste d’actions n’est en aucune manière exhaustive tant le travail réalisé dans l’ombre est important », insiste le président de l’ONCD.

Bref, l’Ordre a fait au mieux et travaille désormais « sur des solutions pérennes » pour la réouverture des cabinets avec « notamment », la mise à disposition de protocoles adaptés et applicables par tous les praticiens « permettant la dispensation de soins sécurisés », la surveillance des stocks d’EPI, et « plus précisément l’équité qui devra prévaloir pour l’approvisionnement de chaque praticien en fonction des spécificités territoriales ». « Le conseil national œuvre avec le ministère de la Santé tant sur la dotation de masques FFP2 aux praticiens que sur le dispositif de distribution », assure Serge Fournier. Et selon lui, « les différents commentaires, notamment sur les réseaux sociaux, sont quelque peu hâtifs ». Il recommande « la plus grande confraternité jusqu’à la sortie définitive de cette crise : le bilan global pourra être fait à date ».

« Aidez-nous à entrevoir la sortie »
Au vu des commentaires laissés sur la page Facebook de l’Ordre, sous le communiqué, le message passe mal. Mais évidemment ce sont souvent les plus critiques qui s’expriment. Pour résumer, et rester positif, les praticiens veulent du concret. « FPP2 et EPI : Combien ? A qui ? Quand ? Où ? », interroge ainsi une consoeur. « Le fait de n’avoir aucune nouvelle nous met tous dans l’incertitude et l’angoisse. Donnez-nous des informations concrètes et utiles plus souvent, mais les discours nombrilistes ne feront que renforcer notre mécontentement ! », complète une autre. « Qu’en est-il des EPI pour les assistantes ? Sommes-nous si peu considérées ? », se demande une assistante.

« Nous ne vous reprochons pas tout ce que vous avez fait. Merci à tous nos confrères conseillers qui travaillent depuis plusieurs semaines sur les régulations. Mais par pitié COMMUNIQUEZ, enjoint une autre consoeur. Beaucoup d’entre nous passent trop de temps sur les réseaux sociaux mais parce que nous sommes à la recherche d’informations ! Et beaucoup de vautours rôdent et profitent de cette incertitude pour vendre à prix d’or les équipements qui nous manquent tant. Aidez-nous à entrevoir la sortie ».

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